Devenir comme des enfants...
G. Rychen
Le dimanche 26 juin, les collégiens de l’église se sont penchés sur les premiers versets de Matthieu 18 :
"En ce moment, les disciples s'approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous
ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux ».
Ces versets montrent, d’une part, la quête récurrente de l’homme « être grand, important, reconnu..., supérieur... » qui a conduit depuis la nuit des temps à des conflits, des guerres, des luttes de pouvoir ; ils montrent, d’autre part, l’attitude des enfants dont l’humilité permet d’entrer dans le royaume des cieux. Jésus indique clairement que
la recherche d’honneur et de gloire humaine ne correspond en aucun cas à l’attente du Seigneur pour les siens. Par contre l’enfant et ses attitudes semblent exemplaires. Jésus attend de ses disciples qu’ils redeviennent comme des enfants.
Avec le groupe des collégiens de l’église, nous avons découvert comment des enfants de la Bible, peu considérés et peu influents, ont joué un rôle important pour l’avancement du royaume de Dieu. Nous avons essayé d’analyser leurs actions, leurs motivations et ce que nous pouvons apprendre d’eux.
Une foi sans limite
Le premier exemple qui a retenu notre attention est celui du jeune David dans la période de sa vie où il décide d’affronter le géant Goliath. Le texte de 1 Samuel 17.32‐51 décrit avec précision la détermination du jeune David qui se met en marche sans cuirasse et sans armes. La démarche de David semble relever d’une erreur de jeunesse, d’une sous-
estimation du danger immédiat et tout simplement d’un combat perdu d’avance ! D’autant que le géant Goliath va insulter David. Selon l’hypothèse des collégiens, David se situait à au moins 10 m de Goliath... Comment pouvait-il être sûr que son caillou allait avoir la bonne direction, la bonne vitesse, le bon point d’impact pour faire vaciller le géant ? Comment pouvait-il envisager une chute du géant ? La réponse ? Une foi d’enfant : Dieu peut le faire et Dieu le fera ! David a cru à l’incroyable intervention de Dieu.
Une foi résiliente et partagée
Dans 2 Rois 5.1-14, nous avons découvert la foi d’une jeune fille qui a subi la violence de la guerre et qui a été arrachée à sa famille d’origine pour devenir servante de la femme de Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie. L’intervention de cette jeune fille allait être salutaire pour cet homme, tant sur le plan physique que spirituel. La jeune fille a été capable d’oublier un instant sa condition de servante pour partager sa foi à des étrangers du peuple d’Israël ! Elle semble convaincue que son Dieu n’établit pas de frontière et qu’il peut se révéler même à des étrangers du peuple d’Israël. Sa condition de déportée, de servante... ne l’a pas enfermée dans une forme de dépression, de découragement ni de révolte contre Dieu ni de silence.
Une foi qui s’engage
Notre réflexion s’est poursuivie avec deux autres exemples d’enfants. Celui du jeune garçon de Jean 6.9 et celui du neveu de Paul qui va déjouer un complot contre Paul en osant présenter au centenier et au tribun ce qu’il avait entendu (Actes 23.12‐22). Dans les deux cas, les enfants sont impliqués dans des projets qui les dépassent. Les faibles moyens mis à disposition vont s’avérer déterminants !
Croyons, comme ces enfants, que Dieu peut intervenir dans des situations qui nous dépassent et dans l’adversité. Avançons sereinement et n’oublions pas que notre témoignage, si limité soit-il, peut être déterminant pour le plan de Dieu...
L’ÉVANGÉLISATION : LE CHRÉTIEN SUR LES PAS DU MAITRE
Jean Maurice DIEDHIOU
« Avec douceur et respect », 1 Pierre 3 : 15
« L’Essentiel pour Convaincre » de Harvard Business school, publié par les « échos » identifie quatre types de profil dans chaque public. Le penseur, le sceptique, le suiveur et le contrôleur. Je nous propose pour commencer, d’analyser le profil du penseur. Il est défini comme une personne cérébrale, logique, peu disposée à la prise de risque, qui a besoin de beaucoup d'informations avant de prendre une décision. Ce qui implique que nous devons adapter notre approche d’évangélisation et d’enseignement en fonction du public/ des ou de la personne (s).
Pourquoi les humains sont si peu disposés à prendre des risques ? Comprenons bien qu’on ne demande pas ici à quelqu’un de faire des choses dangereuses. Mais le risque est défini ici comme étant une action entreprise hors de sa zone de confort.
Le sentiment d’abandon et les traumatismes du passé
Quand nous évangélisons ou que nous enseignons, il est important dès le début de prendre conscience que notre interlocuteur a déjà un vécu : des croyances, des expériences douloureuses, des dispositions socio-culturelles ou personnelles qui ont jalonné sa vie jusque-là. Il faut donc faire attention à ne pas les banaliser. Cela l’amènerait à adopter une attitude défensive, et on dira qu’il est contre l’évangile, alors que c’est nous qui l’attaquons en s’attaquant à ses convictions. Respectons leurs souffrances.
Pour mieux comprendre la nuance de mes propos entre évangéliser et attaquer les croyances de quelqu’un, examinons Juges 6 : 12 – 13 et Jean 20 : 24 – 29, nous y trouvons deux personnages ayant des expériences différentes, adopter des attitudes intéressantes que nous pouvons rencontrer dans l’évangélisation.
Gédéon faisant des reproches à Dieu : le sentiment d’abandon !
«12 L'ange de l'Éternel lui apparut, et lui dit : L'Éternel est avec toi, vaillant héros ! 13 Gédéon lui dit : Ah ! mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent : L'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte ? Maintenant l'Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian ! »
En nous basant sur la bible, sachons répondre aux « pourquoi » des gens dans le respect et la douceur. Arrêtons de les attaquer comme si ces personnes étaient nos ennemis.
Nous voyons ici que malgré les vifs reproches par Gédéon, l’ange de l’éternel est resté patient, respectueux envers lui. Quelle pédagogie ! Notons bien ceci, en chaque personne que nous évangélisons, nous avons une sœur ou un frère en devenir.
Les traumatismes du passé de thomas : le doute compréhensible !
Une autre catégorie de personnes très peu disposées à prendre le risque comprend des personnes qui ont été traumatisées dans le passé. Thomas a assisté à la mort atroce de jésus à la croix. Il a vu un garde lui percer le côté avec une lance pour s’assurer qu’il était vraiment mort. (Jean 19 : 33 - 34).
Quand il entend que Jésus est ressuscité, l’image de cette mort violente de son maitre l’empêchait de croire, jusqu’à ce que Jésus lui montre ses mains et son coté qui a été percé pour s’exclamer : « mon seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20 : 28). Soyons patient face aux personnes qui ont du mal à accepter l’évangile. Dans l’évangélisation, on n’impose pas la bonne nouvelle, on la propose. Proposer signifie que la personne en face n’a aucune obligation de l’accepter.
Pour conclure, vous l’avez tous compris, la stratégie ou l’approche à utiliser pour des personnes cérébrales, c’est de leur fournir autant d’informations et ou de preuves possibles pour les rassurer. Et pour ce faire, le chrétien doit connaitre la bible de laquelle il tirera des exemples pratiques. Les exemples ci-dessus mon montrent que Dieu a une pédagogie collective mais aussi personnelle.
Faisons pareil !
Emprunter le chemin étroit et resserré
Soungalo ZAGRÉ
« Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux sont ceux qui entrent par elle ; car étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent ». Matt.7.13-14
L’invitation à entrer par la porte étroite me renvoie à l’invitation à se revêtir d’humilité, à s’abaisser pour laisser Dieu nous élever, humilité pour montrer que nous restons ouverts, avec le cœur bien disposé à recevoir du Seigneur, comme Marie assise aux pieds du Seigneur Jésus pour recevoir son enseignement, sa Parole, une nourriture solide et indispensable pour s’affermir dans la foi. C’est avec un tel cœur que le Seigneur nous reçoit et peut nous confier des missions en tant que disciples qu’Il envoie dans le monde pour son œuvre.
S’agissant de mission, Paul nous rappelle la fonction d'ambassadeurs de Christ que doivent remplir les chrétiens : « Nous faisons donc fonction d’ambassadeurs au nom du Christ comme si Dieu adressait par nous cette invitation aux hommes : c’est au nom du Christ que nous vous en supplions : soyez réconciliés avec Dieu ». 2Co.5.20.
Quand j'étais collégien et lycéen au Burkina, je reconnaissais les différentes ambassades accréditées au Burkina par le drapeau du pays qu'elles représentaient. Pour les chrétiens authentiques, porter le drapeau de Christ ou l’étendard de Christ ou encore la bannière de Christ, c'est montrer par leur témoignage chrétien qu’ils sont réellement des disciples de Christ. Ainsi, nous devons être disposés à laisser flotter le drapeau de Christ, partout où nous sommes : chez nous à la maison, dans notre parenté plus ou moins large, à l'Église, sur notre lieu de travail, auprès de nos amis, voisins, etc. Nous devons prendre position et confesser Christ, quelles que soient les circonstances, mêmes si elles sont fortement désagréables et douloureuses. Nous aurons besoin dans ces circonstances, de l’aide de Dieu pour y parvenir.
Si nous ne sommes pas disposés à faire flotter ainsi ce drapeau-là en le portant, à être fiers de le porter, nous ne sommes pas dignes d'être ambassadeurs de Christ, des disciples authentiques ! Entrer par la porte étroite pour devenir un chrétien authentique demande des efforts, une disposition du cœur, un travail en profondeur avec soi-même, de l'humilité et des renoncements. Sachons-le : porter ce drapeau-là a des conséquences car celles et ceux qui le portent seront attaqués, éprouvés, mais jamais nous serons abandonnés par notre Seigneur.
Pour remplir pleinement notre mission d'ambassadeurs de Christ, il faut s’y préparer en Lui obéissant. Dieu dit dans sa Parole qu'Il préfère l'obéissance aux sacrifices. Vous vous rappelez cette parole de Samuel au roi Saül qui a désobéi à l'Éternel Dieu en gardant les meilleurs bœufs et moutons pris aux Amalécites, alors que l'Éternel lui avait donné un ordre précis de tout détruire : "L'obéissance est préférable aux sacrifices, la soumission vaut mieux que la graisse des béliers, car l'insoumission est aussi coupable que le péché d’idolâtrie ». (1Samuel 15.22-23).
Et pour obéir, il faut d'abord connaître ce que Dieu veut et attend de ses enfants. Comment connaître ce que Dieu nous demande si nous ne lisons pas et n'étudions pas sa Parole ? Comment faire face aux épreuves et aux crises qui peuvent survenir à tout moment sans compter sur la grâce suffisante de Dieu et la sagesse qui vient d’en-haut ? Là, nous aurons besoin d’une intelligence et des yeux spirituels pour comprendre, discerner et voir les réponses de Dieu.
Ne soyons pas de celles et ceux qui sont mal affermis et qui s'opposent au Seigneur de plusieurs manières par leur comportement et la vie qu'ils mènent. Dans sa 1ère épître, l'apôtre Jean écrit ceci au sujet de telles personnes qui jadis, faisaient partie de l'assemblée de chrétiens : Alors qui est le menteur ? C'est celui qui nie que Jésus est le Christ. Celui-là est "l'antéchrist" qui refuse de reconnaître le Père et le Fils. Tout homme qui nie que Jésus est le Fils ne connaît pas non plus le Père. Celui qui reconnaît que Jésus est le Fils connaît aussi le Père. C'est pourquoi tenez-vous soigneusement à l'enseignement que vous avez reçu dès le commencement. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi unis au Fils et au Père. Et voici ce qu'Il vous a promis : la vie éternelle. C'est au sujet de ceux qui vous entrainent dans l'erreur que je vous écris ces choses".1Jean 2.22-26
Les choses sont clairement dites pour nous rassurer en ce qui concerne ceux qui appartiennent réellement au Seigneur et pour nous encourager à l’extrême vigilance afin de garder l'enseignement que nous avons reçu et demeurer attachés au Seigneur pour la vie éternelle.
Rituel du soir
L’arrivée de la nuit et de l’heure du coucher peuvent être des moments difficiles, même inquiétants parfois. C’est pour cela que les psychologues recommandent un « rituel du coucher » pour les enfants (mais pas que). Ce rituel devient un moment apaisant et sécurisant, et c’est même souvent un temps d’échange privilégié entre parent et enfant, où des choses fortes se disent et se dénouent.
Un chant pour enfant ?
Avec nos enfants, le rituel du soir et du coucher se terminait toujours par lire la Bible, prier, puis chanter. Il ne fallait pas oublier ce cantique : si, concentré sur ce que j’avais encore à faire, je pensais quitter la chambre juste après la prière, j’étais vite rappelé à l’ordre : « attends Papa, on n’a encore chanté ».
Ce cantique, c’est « Oh que ta main paternelle ». Généralement, on ne chantait que la première strophe. Mais en fait, toutes les strophes ont leur place pour ce moment de la journée. Si vous ne les connaissez pas, voici ces paroles :
1- Oh ! que ta main paternelle,
Me bénisse à mon coucher !
Et que ce soit sous ton aile
Que je dorme, ô Bon Berger !2- Veuille effacer par ta grâce
Les péchés que j'ai commis,
Et que ton Esprit me fasse
Obéissant et soumis !3- Fais reposer sous ta garde
Mes amis et mes parents
Et que ton œil les regarde,
De ton ciel, petits et grands !4- Que ta faveur se déploie
Pour consoler l'affligé ;
Donne au pauvre un peu de joie,
Au malade la santé !5- Seigneur ! j'ai fait ma prière ;
Sous ton aile je m'endors,
Heureux de savoir qu'un Père
Plein d'amour veille au dehors.
Les paroles de ce chants peuvent sonner « dépassées » (elles datent de la fin du XIXè siècle), mais quelle actualité ! À l’heure où les roquettes et les balles pleuvent en Ukraine, en Israël ou en Afrique, que faire sinon prier pour la consolation et la faveur du Seigneur (strophe 4) ? Quand le COVID frappe encore si fort toutes nos familles, soyons responsables (gardons le masque et les bons gestes) et continuons à prier pour la garde et la grâce de notre Dieu (strophe 3). Sans oublier de demander pardon à Dieu pour nos manquements ; soyons décidés à Lui obéir toujours plus (strophe 2). Et puis osons abandonner simplement nos fardeaux à Ses pieds (strophe 5), avec la simplicité d’un enfant.
Un rituel pour les adultes aussi !
Dans deux psaumes, le roi David raconte son rituel du coucher : « À haute voix je crie à l’Éternel, et Il me répond de sa montagne sainte. Je me couche, et je m’endors. Je me réveille, car l’Éternel me soutient » (Ps 3:5-6). Ce texte est écrit en pleine période crise : David a juste eu une nuit pour rassembler ses affaires et s’enfuir à cause des ennemis qui se précipitaient pour le tuer. Dans ce psaume, et dans le suivant, David présente à Dieu sa détresse et ses sentiments, en particulier son désir de justice. Puis : « je me couche et je m'endors en paix, Car toi seul, ô Éternel ! tu me donnes la sécurité dans ma demeure » (Ps 4:9).
À notre tour !
Voici l’invitation de David : « Parlez dans votre cœur, sur votre lit, puis faites silence » (Ps 4:5). En version « avril 2022 », nous pouvons nous fixer cet objectif : chaque soir, remettons à notre Dieu nos questions, nos manquements, nos espoirs ; remettons entre Ses mains nos frères et sœurs dans la maladie, la pauvreté, la guerre ; présentons-Lui ceux qui annoncent l’Évangile et ceux vont l’entendre. Et puis, comptons sur Lui et fermons les yeux : « Seigneur, j'ai fait ma prière ; sous ton aile je m'endors, Heureux de savoir qu'un Père plein d'amour veille au dehors ». Que Sa paix nous remplisse et déborde autour de nous, pour Sa gloire. Amen !
LA DECEPTION DE DIEU…
Guido RYCHEN
Dès le 6ème chapitre de la BIBLE nous pouvons lire dans Genèse 6 : 5-7 « L'Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur coeur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. L'Eternel se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, et il fut affligé en son coeur. Et l'Eternel dit : J'exterminerai de la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits ». Oui Dieu a regretté d’avoir créé l’être humain car son cœur était et est malheureusement encore tourné vers le mal et la violence.
En ce début d’année 2022 lors d’un voyage professionnel au Bénin, mes collègues et moi avons eu l’occasion de découvrir le site de Ouidah à 42 km de Cotonou. Cet ancien fort portugais a été au XVIIIème siècle l’un des principaux centres de vente et d’embarquement d’esclaves dans le cadre de la traite occidentale. Ainsi près de 2 millions d’hommes et de femmes ont été parqués sur ce site avant d’être embarqués de force. Les esclaves étaient rassemblés sur une place pour y être vendus. Puis, ils parcouraient enchaînés les quelques kilomètres qui les séparaient de la
plage. Enchaînés les uns aux autres, ils montaient dans des canots pour être entassés dans les cales des navires avant la longue traversée vers le Nouveau Monde. La violence physique et morale qui y a été déployée nous a été relatée dans les moindres détails et nous avons pu réaliser la souffrance générée. A noter que les autorités européennes, les autorités locales et l’église ont tous soutenus cette traite humaine. Désolant !
Hélas le cœur de l’homme n’a pas changé depuis les propos du prophète Ezéchiel 22 :29 « Le peuple du pays se livre à la violence, commet des rapines, opprime le malheureux et l'indigent, foule l'étranger contre toute justice » qui sont encore malheureusement d’actualité. Il suffit de se rappeler les horreurs de la dernière guerre mondiale ou encore actuellement les exactions perpétrées dans différentes régions du monde ou les nouvelles formes d’esclavage contre lesquelles ils nous faut combattre.
Le dernier numéro du lien fraternel (janvier 2022) comporte un article très intéressant que je vous invite à lire avec attention. Intitulé « La violence dans la Bible » cet excellent article comporte aussi des pistes pour nous permettre de sortir de l’engrenage de la violence. Je reprends ci-dessous quelques extraits de l’article de A Vandenbroeck-Torrini, pasteure au sein de la communauté chrétienne de Stockel :
LA RESOLUTION EN CHRIST
« Le violent c’est moi. La racine de la violence est en moi, dans mon irritation, dans ma colère. Les versets tels que Matth 5 : 38 « Eh bien moi je vous dis de ne pas rendre le mal pour le mal » ou « aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » ne peuvent être appliqués indépendamment de la personne de Christ. C’est parce qu’il a porté sur lui notre violence et en a assumé les conséquences, qu’en lui je peux apprendre. C’est possible parce qu’il est mon grand frère qui m’a précédé et qu’il me montre le chemin. Quand je renonce à me faire justice, je ne suis pas une victime, je ne suis pas un faible, je ne suis pas un lâche ; je suis un enfant du Père. Agir ainsi est incompréhensible au regard du monde, mais conforme à notre citoyenneté d’un autre Royaume »
A nous de choisir de devenir les apprentis du Christ ; des artisans de paix…
Redéfinissons notre vision de l'église
Tous les dimanches, les chrétiens dans le monde entier se ruent vers des salles de cultes. Un regard extérieur aurait raison légitimement de ne pas comprendre un tel attachement sans relâche au cours des siècles. Et si à l’interne on se posait la question suspendue à nos lèvres ? Pourquoi allons-nous à l’église ?
Dans Matthieu 16:18, nous découvrons la première mention de l’église. Lancée par Jésus Christ lui-même, l’église est l’ensemble des croyants qui croient en Lui. Aller à l’« église » est, pour le chrétien, le fait d’aller « re » trouver des personnes partageant les mêmes convictions, les mêmes valeurs et à la même espérance pour adorer et louer Dieu dans l’unité.
En cette nouvelle année 2022, je nous encourage à reconsidérer notre conception de la vie d’église. Aussi incroyable que cela puisse paraître, beaucoup de chrétiens n’ont pas réussi ou n’arrivent toujours pas à comprendre qu’aller à l’église n’a rien de banal. Il n’est pas étonnant que, dans l’épître aux Hébreux, chapitre 10 et les versets 23 – 25, nous y trouvions les recommandations suivantes :
- « Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle. Veillons les uns sur les autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres. N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns ; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour… »
Certes, il n’est pas aisé pour tout le monde de prendre conscience de la place que chacun occupe dans une famille et de son importance pour les autres membres de la famille. Cela ne veut pas dire que c'est impossible. Une sensibilisation ne serait pas de trop.
Dans une famille, on se soutient, on protège, on aide, on accueille, on accepte les autres, on les honore, on est artisan de paix. Mais comment peut-on aider, encourager, soutenir quand nous nous mettons dans une situation d’auto-isolement ? Une chose à savoir c’est que quand on se coupe des autres, on devient une proie, une cible facile pour l’Ennemi. C’est ainsi qu’il détruit la vie de beaucoup de chrétiens en leur soufflant des idées pour leur propre destruction.
L’année 2021 est finie, laissant la place à une nouvelle année 2022, avec une toute nouvelle page. Sur cette page, je nous invite à y noter nos engagements envers nous-mêmes mais également envers les frères et sœurs de l’église locale :
-
Faire le choix d’accueillir toute nouvelle personne qui arrive à l’église ;
-
Faire abstraction de la méfiance et aller vers les autres pour faire connaissance ;
-
Être un encouragement pour les autres ;
-
Arrêter de se hâter de rentrer à la fin du culte ;
-
Proposer un café, un repas ou une activité pour mieux faire connaissance ;
-
S’intéresser aux activités de l’église.
-
Que la communion fraternelle soit parmi nos priorités en 2022.
Que notre Père Céleste commun nous arme de sa force, de sa grâce et d’une volonté pure de vivre cette année une communion fraternelle qui découle de notre communion avec Dieu. Qu’il nous bénisse, nous guide et nous dirige dans nos projets personnels et professionnels et nous aide à grandir spirituellement en Christ.
BONNE ANNÉE 2022 À TOUTES ET À TOUS EN JÉSUS
« Penser est une affaire intime », inconnu
Jean Maurice DIEDHIOU
Notre société en pleine mutation nous propose beaucoup d’offres intéressantes. Tout est au rendez-vous pour se sentir bien ! Sur internet, nous avons des tutoriels sur tous les sujets ou presque : comment être une maman organisée, un papa cool, un grand frère parfait ? etc. : ce qui est en effet une très belle chose. Ces conseils que nous pouvons y trouver sur des sites spécialisés ou amateurs, des chaines YouTube, des blogues, sont autant de ressources intéressantes pour servir de canevas de réflexion.
Avant l’avènement de l’internet, nous pouvions passer une semaine à chercher des solutions à un problème : comment remplacer une pièce d’un appareil (aspirateur, téléphone, ordinateur, robot de cuisine, vélo, voiture) ou comment trouver une recette de cuisine (gâteau ou plat spécifique) ? La plupart du temps, on ne pouvait que se contenter de la notice d’utilisation et ce n’était pas une mince affaire. Mais aujourd’hui, cela ne nous prend que quelques minutes pour trouver des milliers de tutos sur ce que nous recherchons. Inutile de préciser qu’à la vitesse à laquelle les choses avancent de nos jours, c’est un gain de temps précieux.
Cependant, malgré ces nombreuses offres, nous rencontrons des difficultés à trouver des solutions à certains problèmes. Par exemple, j’ai cherché sur YouTube « comment bien penser » ? J’ai trouvé quelques propositions intéressantes notamment « comment penser positivement ? », « comment réfléchir comme un pro ? », « comment arrêter de trop penser ? », etc. En effet, « penser » est difficilement quelque chose qu’on peut enseigner car comme le dit le titre, « penser est une affaire intime ». C’est une situation dans laquelle on est à nu face à soi-même. Cela explique pourquoi nous avons quelquefois peur de nous retrouver face à nos propres pensées. Nous craignons leur reflet, leur message à notre égard. Les messages de nos propres pensées peuvent être très stimulants : cela n’est pas le problème. Tout se complique quand on se retrouve prisonnier, jugé, condamné, quand nous sommes en divergences avec nos propres pensées sur ce qui est convenable ou non. Dans mon rattrapage de culture cinématographique, j’ai regardé un film dans lequel deux amies pratiquaient le sport. Elles courraient quand l’une demanda « mais nous ne courons pas avec des iPods ? », l’autre rebondit et dit « non les iPods sont pour ceux qui ne peuvent pas être seuls avec leurs pensées ».
Est-ce donc pour cela que certaines personnes aiment des endroits bruyants ? Peut-être que vous êtes comme ça ? Mais on entend des gens dirent « quand je suis seul chez moi, soit je mets la musique à fond, soit j’allume la télé car je n’aime pas le silence ! ».
Ne craignons pas de penser. Nos pensées ne sont pas nos ennemis. Il est vrai que dans certains cas, ne pas les écouter est une preuve de sagesse. Mais craindre d’être seul avec nos pensées peut nous empêcher de mieux se connaitre, d’identifier nos forces et faiblesses, bref de trouver des solutions à certains problèmes. Penser est une preuve de maturité et également de responsabilité. On fuit nos pensées autant qu’on fuit Dieu dans certaines situations.
Dans Matthieu chapitre 1 : 18 – 21, un homme fiancé, avec toutes les illusions autour du mariage, ne rêvait que de ce jour où il pourrait commencer à vivre avec sa promise comme prescrit dans la loi de Moise. Mais ses rêves ont vite pris fin, pour laisser place à un dilemme cornélien : ce combat interne entre la raison qui sait ce qu’il faut faire et l’amour qui sait ce qu’il ressent. Sa fiancée est enceinte alors que le mariage approche. Mettons-nous à sa place. Quelle pression personnelle et sociale ! Malgré tout, il s’est proposé de la protéger en rompant secrètement. Il n’est pas allé le raconter à ses parents, à ses amis, ou à qui voulait entendre combien était grande sa déception. Ce qu’on comprendrait tous. Au-lieu de cela, il s’est mis à penser, réfléchir en vue d’une solution qui épargnerait Marie de souffrir. « Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit ; ». Pour le chrétien, penser = se laisser le temps de réflexion + prier + attendre la réponse de la part de Dieu. C’est en regardant qu’on voit, c’est écoutant qu’on entend.
Dieu nous aide, nous fortifie et nous conduise dans ce sens !
« Nous sommes peu à penser trop, trop à penser peu »
(Inconnu)