Servir ou se servir ?
Dans ses vœux présidentiels télévisés, notre président a repris la phrase du président américain Kennedy : « Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi mais ce que tu peux faire pour ton pays. » Le roi Roboam (fils de Salomon) a bénéficié du même conseil de la part des anciens d’Israël : « Si aujourd'hui tu rends service à ce peuple, si tu leur cèdes, et si tu leur réponds par des paroles bienveillantes, ils seront pour toujours tes serviteurs. » (1 Rois 12 : 7)
... un choix !
Roboam a raté le coche et a préféré écouté le conseil des jeunes de son entourage, conseil qui débute par une déclaration d’orgueil et promet le durcissement de l’oppression : « Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Maintenant, mon père vous a chargés d'un joug pesant, et moi je vous le rendrai plus pesant ; mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions. » (1 Rois 12 : 10 et 11). La conséquence fut catastrophique pour lui. Dix tribus se séparèrent de Juda et, sans l’intervention de Dieu, une guerre fratricide aurait éclatée.
... un mot d'ordre ?
En relisant le conseil des anciens d’Israël, j’y vois un mot d’ordre pour notre vie d’église en 2018 : servir ! Et cet exemple de service pourra être contagieux au point où nous devenons tous serviteurs les uns des autres (fin du verset 7). Paul développera ce thème dans son épître aux Philippiens où il se présente comme le serviteur de Dieu qui suit l’exemple de Jésus le maître qui s’est fait lui-même serviteur des hommes (Philippiens 2 : 7).
Et si je ne sais pas comment servir, j’ai justement dans ce verset 7 (1 Rois 12) une piste intéressante, qui ne demande pas une grande formation mais un cœur rempli d’amour : dire des « paroles bienveillantes ». Paul donnera le même conseil aux Éphésiens : « Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s'il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l'édification et communique une grâce à ceux qui l'entendent. » (Éphésiens 4 : 29).
Encourager !
Quand on encourage, on est souvent encouragé en retour. À l’issue du culte du 31 décembre dans ma ville natale (Luxeuil), j’ai eu l’occasion de dire à un frère de 82 ans (aveugle et veuf) combien sa fidélité (notamment dans la prière au culte) était un encouragement pour moi. Il m’a répondu avoir été encouragé par mes paroles et surtout, chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout, par la fidélité des jeunes qui s’accrochent pour venir aux réunions de l’église. Quand un vieil homme de 82 ans encourage par ses paroles et est encouragé par l’attitude des jeunes, je me dis alors que l’Église est vraiment le miracle de Dieu qui abolit toutes les "frontières", même générationnelles.
En 2018, soyons des serviteurs communicateurs de paroles de grâce !
E. Bricheux
Et la santé surtout !
A.Berno
Les vœux que nous souhaitons traditionnellement en début d’année à ceux que nous aimons sont de trois ordres :
1) d’ordre physique : une bonne santé
2) d’ordre matériel : la prospérité
3) d’ordre moral : les sentiments positifs comme la paix, la joie, l’amour…
…en précisant souvent « mais surtout la santé, car si on n’a pas ça, le reste ne sert à rien ».
Nous pouvons tous être d’accord avec ça, mais pour le chrétien, il manque à ces vœux la dimension spirituelle. A quelle place la mettons-nous dans nos souhaits, et pour nous-mêmes ?
L’apôtre Jean écrit en ces termes à son ami Gaïus dans sa troisième épître : « L’ancien, à Gaïus le bien-aimé, que j’aime dans la vérité. Bien aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et soit en bonne santé, comme prospère l’état de ton âme ». A l’occasion de cette lettre, Jean souhaite à son ami, comme de nos jours, la prospérité dans tous les domaines et la bonne santé. Il est clair dans ces vœux que Jean place la santé et la richesse spirituelle en priorité. S’il ne fait pas ce vœu pour Gaïus, c’est parce qu’il sait que son âme prospère, c’est une certitude et il l’affirme en fin de phrase.
Jean lui souhaite de prospérer en plus dans tout autre domaine, incluant donc le matériel, le moral et la santé à l’image de son âme qui est déjà prospère, ce qui signifie que sa relation avec Dieu est riche. Gaïus est riche spirituellement en Jésus-Christ, Jean n’estime donc pas nécessaire de lui faire ce souhait, mais nous ou nos proches, serionsnous suffisamment "au top" spirituellement pour ne pas avoir à se souhaiter que nos âmes prospèrent ? Nous soucions-nous uniquement des besoins matériels, physiques et moraux de ceux que nous pouvons appeler nos "bien-aimés" ou même des nôtres ?
En tant qu’enfants de Dieu, nous avons au contraire à rechercher et souhaiter en première chose la croissance des âmes et de la qualité de vie spirituelle, puis les autres éléments de la même manière. Jésus l’a dit à ses disciples quelques décennies plus tôt : « Cherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et toutes choses vous seront données en plus ».
Qu’est-ce que la richesse spirituelle, la prospérité de l’âme ?
C’est une foi chrétienne forte qui se traduit par la manifestation des œuvres chrétiennes, comme Jean le dit de Gaïus dans la suite de sa lettre.
C’est marcher dans la vérité, donc en Jésus qui est La Vérité et Le Chemin, soit vivre selon les valeurs du Christ.
C’est la fidélité dans l’amour envers les autres, pas seulement de temps en temps, mais avoir le souci constant du bonheur de l’autre, qu’il soit ami ou non d’ailleurs. Jésus a dit « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent afin que vous soyez fils de votre père qui est dans les cieux » (Matthieu 5 : 44).
C’est enfin pourvoir aux besoins des frères et sœurs en Christ et en particulier ceux qui sont en mission, ces « ouvriers pour la vérité » puisqu’ils sont partis « pour le nom de Jésus-Christ » dit Jean, et ne perçoivent pas de salaire en dehors des chrétiens.
Pour cette nouvelle année, de la part des anciens, à tous les bien-aimés de l’église de Nancy (et d’ailleurs), je souhaite que vous prospériez dans votre pratique de la foi chrétienne dans la vérité, l’amour fidèle et le soutien à des serviteurs de Dieu (si ce dernier point n’est pas le cas, ce pourrait être une résolution nouvelle !) ; et ensuite à l’image de cela une bonne santé physique et morale, richesse et prospérité dans vos foyers, dans le nom de notre Seigneur Jésus-Christ par qui seulement tout cela est possible.
Veillons les uns sur les autres
R.Delforge
Les 4 et 5 novembre derniers un peu partout en France, de nombreuses personnes ont organisé une marche silencieuse ou un footing souvenir en mémoire d’Alexia Daval, tuée sauvagement alors qu’elle effectuait un footing. Un nouveau drame qui frappe là où on ne l’attendait pas.
À Besançon, 26 citoyens étaient réunis sur la place de la révolution en portant un tee-shirt blanc avec chacun une lettre formant cette phrase : « veillons les uns sur les autres ». Une façon d’appeler à la conscience et à la solidarité collective pour essayer de faire face à l’insécurité, la violence et la vulnérabilité quotidiennes. Chacun prend conscience que de tels drames peuvent arriver n’importe où et que pour y parer il est nécessaire d’être vigilant mais qu’il nous faut aussi apprendre à prendre soin les uns des autres.
Comment résister ? Les lois ne suffisent pas, la police, la gendarmerie non plus. La solitude et l’isolement exposent, alors que la fraternité et l’unité protègent. Sans le savoir, ces personnes ont cité un texte biblique vieux de près de 2000 ans (Hébreux chapitres 10 à 24).
Un texte donné dans un passage qui évoque le fait qu’un miracle s’est produit avec la mort et la résurrection de Jésus. Dieu a établi avec ceux qui le veulent une alliance de cœur. Chose impossible jusqu’alors, il est désormais possible d’être pardonné de ses péchés et d’accéder à la présence de Dieu… il suffit alors d’emprunter et de se tenir sur « le chemin » pour s’approcher de Lui avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, le cœur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure (image du baptême qui marque publiquement notre décision de renoncer à une vie sans Dieu pour suivre Jésus-Christ sur le chemin qu’Il a ouvert pour nous).
Un passage qui nous rappelle aussi que nous avons besoin de persévérance pour retenir fermement notre espérance… car la route est longue. Bien sûr nous savons pouvoir compter sur la fidélité de Celui qui est fidèle même si nous ne le sommes pas toujours…
Mais plus que jamais, alors que les temps sont difficiles, l’église, l’assemblée des croyants est un moyen voulu par Dieu pour nous encourager à garder le cap. Comment ? En veillant les uns sur les autres, pour nous encourager à l’amour et aux bonnes œuvres, d’autant plus que les dangers sont nombreux. Prenons la peine de regarder comment vont ceux qui nous entourent, ceux qui sont régulièrement absents ou éprouvés. Sans nous immiscer dans leur vie, prenons des nouvelles, prions pour ceux qui traversent des difficultés, qui sont seuls, passons un coup de téléphone pour dire : tu comptes pour nous, ayons une petite attention… un petit geste d’encouragement et d’affection.
Les anglo-saxons avaient déjà inventé les "neighbourhood watches" ("surveillances de quartier"), la France a repris ce concept depuis 2007 en organisant les "voisins vigilants" et encourage à étendre ce principe en considérant que c’est un moyen simple et efficace de lutter contre les cambriolages et de rassurer la population face aux incivilités et dégradations de toutes sortes. Face au voleur qui cherche à dérober, égorger et détruire (Jean 10 : 10), encourageons-nous et veillons les uns sur les autres. C’est le bon sens populaire !
« Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. » Jean 10 : 10
L'an 2017 est le 500ème de la Réforme protestante. Ainsi, les Églises qui se réclament de la Réforme commémorent cet anniversaire dont la date officielle retenue est le 31 octobre 1517, après la publication des 95 thèses de Martin Luther contre les "indulgences".
Sola scriptura, qui veut dire "l'Écriture seule", est l'une des cinq formules retenues par les Réformateurs pour mieux résumer leurs convictions sur la foi chrétienne, fondée sur l'Évangile et donc sur le témoignage des apôtres. C'est de Sola scriptura que découlent les quatre autres : Sola Fide (la foi seule), Solus Christus (Christ seul), Sola Gratia (la grâce seule) et Soli Deo Gloria (à Dieu seul la Gloire). L'Écriture seule : cela veut dire que la Bible, qui est la Parole de Dieu, est l'unique et l'ultime autorité à laquelle les chrétiens doivent se soumettre ; rien d'autre ne doit s'ajouter à elle, ni modifier quoi que ce soit en elle, ni encore se substituer à elle. Les Réformateurs voulaient que l'Écriture Sainte tienne seule en qualité d'autorité véritable pour les croyants chrétiens.
Cela était vrai aussi bien du temps de Martin Luther, Jean Calvin, Ulrich Zwingli... qu'aujourd'hui. Jésus-Christ est Lui-même la Parole de Dieu, c'est ce qui est dit clairement dans le Prologue de l'évangéliste Jean :
« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Toutes choses ont été faites par elle [...] Jean vint pour rendre témoignage à la lumière afin que tous croient par lui [...] Cette lumière était la véritable lumière [...] Elle est venue chez les siens et les siens ne l'ont point reçue. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu [...] Et la Parole a été faite chair et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père » (Jean 1 : 1-4, 6, 7, 9).
Qui peut entendre cette Parole et douter qu'il s'agisse de Jésus ? En déclarant « À la loi et au témoignage ! Si l'on ne parle pas ainsi, c'est qu'il n'y aura point d'aurore pour le peuple » (Ésaïe 8 : 20), le prophète veut dire que l'enseignement sur les choses de Dieu doit être mesuré à la lumière de la Parole de Dieu. Cela était vrai sous l'Ancienne Alliance avec le peuple d'Israël, c'est aussi vrai pour les chrétiens d'aujourd'hui. Jésus n'a-t-Il pas répondu à Satan en se basant uniquement sur la Parole de Dieu ? (Matthieu 4 : 4, 7, 10) La doctrine des Écritures constitue le fondement du protestantisme évangélique. Elle distingue protestants et catholiques car les chrétiens évangéliques issus de la Réforme croient vraiment que l'Écriture est la seule règle de la foi en Christ Seul, qui a donné à ses disciples tout ce qu'Il a reçu de Son Père.
Au Psaume 19:8-10, David rappelle que « la loi de l'Éternel est parfaite, elle restaure l'âme ; le témoignage de l'Éternel est véritable, il rend sage l'innocent ; les ordonnances de l'Éternel sont droites, elles réjouissent le cœur ; les commandements de l'Éternel sont purs, ils éclairent les yeux ». Au début de ce psaume, au verset 2, David écrit : « Les cieux racontent la gloire de l'Éternel, et l'étendue manifeste l'œuvre de ses mains ». Là, il y a deux révélations, ou connaissances, que les théologiens appellent la "connaissance générale", qui ne sauve pas (Psaume 19:2), et la "connaissance spéciale" (Psaume 19:8 et suivants) qui, elle, sauve.
Tout l'enseignement de Jésus donné aux apôtres porte sur ce qui sauve, et les apôtres qui ont pris le relais ont enseigné en ce sens. L'apôtre Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Rome (Romains 1 : 18-25), met en garde ceux qui remplacent la vérité par le mensonge, car ils connaissent Dieu par Sa création qui se voit à l'œil nu et, par conséquent, ils sont inexcusables quand ils retiennent injustement la vérité captive.
Oui, Jésus est la Parole de Dieu, "le Verbe incarné" dit-on quelquefois. Tout l'enseignement de Jésus est inspiré par l'Esprit de Dieu, comme le rappelle l'apôtre Paul à son fils spirituel Timothée : « Toute l'Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » (2 Timothée 3:16-17). Les vérités spirituelles ne découlent pas de la sagesse humaine, mais de la révélation divine qu'est l'Ecriture. Elle est suffisante pour connaître Dieu, diriger la vie des chrétiens et le travail de l'Église, pour nous aider à grandir dans la piété. Elle est seule capable d'attirer les incroyants à Christ, et ce malgré les complexités de la société actuelle... « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point... » (Matthieu 24 : 35)
Des cyclones dévastateurs
Nous avons tous vu ces images satellites montrant le cyclone Irma dévastant l’île de Saint-Martin aux Antilles françaises. En quelques heures, l'île paradisiaque est devenue un champ de ruines. Cette réalité, longuement relayée dans les médias français, nous rappelle brutalement que nous ne sommes pas maîtres de nos vies et de notre environnement. Notre apparente sécurité peut être bien vite mise à mal ! Et aucun homme si puissant soit-il ne peut objectivement lutter contre les forces de la nature.
Les tempêtes, ouragans ou cyclones ne sont pas nouveaux. Déjà, dans le temps bibliques, il est fait état de tempêtes et de moments de panique intenses. Souvenons-nous des deux textes ci-dessous où la vie des disciples de Jésus était menacée :
Tout à coup, une grande tempête se leva sur le lac et les vagues passaient par-dessus la barque. Pendant ce temps, Jésus dormait. Les disciples s'approchèrent de lui et le réveillèrent en criant : Seigneur, sauve-nous, nous sommes perdus !
(Matthieu 8:24-25)
Mais bientôt un vent impétueux, qu'on appelle Euraquilon, se déchaîna sur l'île. Le navire fut entraîné, sans pouvoir lutter contre le vent, et nous nous laissâmes aller à la dérive. […] Comme nous étions violemment battus par la tempête, le lendemain on jeta la cargaison à la mer. [...] Le soleil et les étoiles ne parurent pas pendant plusieurs jours, et la tempête était si forte que nous perdîmes enfin toute espérance de nous sauver.
(Actes 27:14-20)
Le cyclone Irma, avec tous les autres déchaînements de la nature, nous rappellent que notre humanité n'est pas à l'abri des tempêtes, et les tempêtes peuvent prendre différentes formes : destruction massive de biens, pertes de vies, mais aussi licenciements, maladies graves, ruptures conflictuelles qui subitement changent le cours des choses. Le chrétien peut ne pas être épargné par les tempêtes de la vie : il arrive même que le Seigneur, dans sa sagesse, permette l'apparition de tempêtes (prenons l’exemple de Job, homme de Dieu).
Il est par contre acquis que le Seigneur sera présent dans les tempêtes que nous devons ou devrons affronter. Dans le livre de Job (Job 38:1, Job 40:1), il est dit « l'Éternel s’adressa à Job au milieu de la tempête». Et rappelons-nous le verset du psaume 46:2 : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse ». S'il ne nous est pas donné de dominer les événements, ni de les comprendre, nous avons ce privilège extraordinaire de savoir que nous ne serons jamais abandonnés.
Comme le rappelle le pasteur T. Huser (Le Lien Fraternel, juillet 2017), Jésus nous « propose comme base d'anticipation de l'avenir, le regard de la confiance. Pouvez-vous penser qu'il vous oubliera, lui qui prend soin des moineaux, et qui pare les fleurs des champs ? Cette confiance, parfois, sera facile et apaisante. À d’autres moments, elle exigera un vrai combat pour aligner nos sentiments sur ce que nous croyons. À d’autres moments encore, il nous faudra apprendre à nous décharger, à nous délester sur Dieu de ce qui nous pèse. Mais la base forte reste la même : "déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prend soin de vous" (1 Pierre 5 :7) »
Guido RYCHEN
Dire ou ne pas dire...
La convention de notre association d'églises s'est tenue à Vichy début août : un moment précieux de ressourcement, de réflexion, de partages et de détente, auquel plusieurs personnes de notre église ont eu la joie de participer. Voici, en quelques mots, un résumé très (trop) court d'une petite partie de ce que nous avons pu recevoir lors de cette rencontre...
Le thème
« Dire ou ne pas dire ? ». Derrière cette question un peu vague, l'idée était de réfléchir à nos paroles et nos silences. Cette question est devenue très concrète et très vivante, tant au cours des trois conférences portant sur la communication de l'Évangile (« que dire ? », « pourquoi dire ? », « comment dire ? ») que lors des ateliers interactifs pour les adultes et les jeunes (« face à la souffrance... », « dire ou être ? », « dire ou faire ? », « partager ma foi au collège ou au lycée »).
"Libre de le dire"
Le thème et les conférences de cette convention ont été inspirés de la campagne « Libre de le dire » réalisée par le CNEF, l'organe représentatif des chrétiens évangéliques de France. Malgré ce qu'affirme un grand nombre de média et de politiques, en France, les libertés de conscience et d'expression sont garanties et donnent le droit de manifester et partager sa foi en public (articles 18 et 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, article 9 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, alinéa 5 du Préambule de la Constitution française), même si dans certains contextes, des limitations existent pour des motifs d'ordre public (en particulier pour la Fonction publique).
Gros plan : « Une parole pleine de saveur »
Pour répondre à la question « comment dire l'Évangile », voici quelques principes proposés par Thomas Hoddapp, évangéliste, sur la base de ce verset : « Conduisez-vous avec sagesse envers les gens de l’extérieur et rachetez le temps. Que votre parole soit toujours pleine de grâce et assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun » (Col 4:5-6).
- offrir une parole en cohérence avec une attitude : notre vie témoigne-t-elle d'un amour agissant et d'un intérêt sincère pour notre prochain qui est en dehors de l'église ? Allons-nous à sa rencontre ? Est-ce que notre attitude montre notre espérance ? Même quand ça nous coûte ? En un mot, est-ce que notre attitude reflète Jésus-Christ et révèle quelque chose du Royaume de Dieu (esprit de service, humilité, douceur, vérité, persévérance) ?
- offrir une parole adaptée au contexte : connaissons-nous vraiment les préoccupations de notre prochain ? Est-ce que nous nous gardons du temps pour des activités « hors de l'église » ? Savons-nous profiter des « ponts de communication » pour parler de l'Évangile : le sens d'une fête ou d'un jour férié, le thème d'un film à l'affiche, les paroles d'une chanson ? Les mots que nous utilisons ont-ils un sens pour notre prochain ? Est-ce que nous avons une idée de son niveau de connaissance de Dieu, de la Bible ? Savons-nous parler de notre foi avec des mots accessibles ?
- offrir une parole qui répond à un besoin : si notre attitude a suscité des questions et si la conversation est engagée, notre témoignage doit maintenant répondre aux besoins particuliers de notre prochain. Le message de l'Évangile est un message de sacrifice, de pardon, d'accueil, de consolation, de victoire... : lequel de ces éléments est le plus approprié pour cette personne ? Osons poser des questions, dans le respect, à l'exemple de Jésus : cela permet de de séparer les problèmes, de mieux connaître notre prochain et de le conduire à voir ses propres contradictions et ses besoins.
Pour aller plus loin
Difficile de résumer toute la richesse de cette convention en quelques lignes. Alors n'hésitez pas à consulter ce site web : https://associationbaptiste.org/lire/convention-2017. Il propose les enregistrements de toutes les conférences. Vous y trouverez de quoi réfléchir à vos paroles ou vos silences, et de quoi réveiller votre zèle à partager l'Évangile. En plus, les moments de louange aussi ont été enregistrés : c'est une autre manière d'être encouragé !
Et pour mieux connaître vos droits de partager votre foi, consultez un ou plusieurs des 5 livrets édités par le CNEF pour sa campagne « Libre de le dire » (http://libredeledire.fr/). Ils sont en présentation à l'entrée de l'église et un achat groupé peut être organisé. Nous avons bien plus de possibilités que ce que notre société veut nous le laisser croire, ainsi que le devoir de prier pour nous autorités !
À retenir et à mettre en pratique
Proverbes 16:23-24 « Le cœur du sage rend sa bouche prudente et augmente la force de persuasion sur ses lèvres. Les paroles agréables sont un rayon de miel : elles sont douces pour l'âme et porteuses de guérison pour le corps ».
1 Pierre 3:15-16 : « Respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, mais faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience, afin que là même où ils vous calomnient comme si vous faisiez le mal, ceux qui critiquent votre bonne conduite en Christ soient couverts de honte ».
Mémoire...
Si vous utilisez un ordinateur, vous avez forcément déjà rencontré ces mots : méga, giga et même tera. Ces petits mots décrivent par exemple la taille de la mémoire de la clé USB où vous enregistrez vos photos, vos musiques favorites – ou peut-être la dernière prédication que vous voulez ré-écouter à la maison…
Une clé USB de 128 méga, c’était fantastique il y a 15 ans. Ça représentait environ deux heures de musique. Aujourd’hui, on peut facilement trouver une clé USB de 128 giga, soit une mémoire mille fois plus grande. Pour les disques durs, on compte couramment en téra, et bientôt en péta. Et comme, fin 2016, les utilisateurs de Youtube y déposaient 400 heures de vidéo à chaque minute, il va falloir nous habituer à compter en exa, en zetta puis en yotta. Mais là, c’est un nombre tellement grand (un 1 suivi de vingt-quatre 0), ça dépasse largement mon imagination !
Ces mémoires informatiques sont bien pratique mais elles sont fragiles : vous pouvez d’un coup perdre toutes les photos ou les documents que vous aviez soigneusement archivés. Si vous n’en aviez pas une autre copie ailleurs, il ne vous reste plus que vos souvenirs…