Veillons les uns sur les autres
R.Delforge
Les 4 et 5 novembre derniers un peu partout en France, de nombreuses personnes ont organisé une marche silencieuse ou un footing souvenir en mémoire d’Alexia Daval, tuée sauvagement alors qu’elle effectuait un footing. Un nouveau drame qui frappe là où on ne l’attendait pas.
À Besançon, 26 citoyens étaient réunis sur la place de la révolution en portant un tee-shirt blanc avec chacun une lettre formant cette phrase : « veillons les uns sur les autres ». Une façon d’appeler à la conscience et à la solidarité collective pour essayer de faire face à l’insécurité, la violence et la vulnérabilité quotidiennes. Chacun prend conscience que de tels drames peuvent arriver n’importe où et que pour y parer il est nécessaire d’être vigilant mais qu’il nous faut aussi apprendre à prendre soin les uns des autres.
Comment résister ? Les lois ne suffisent pas, la police, la gendarmerie non plus. La solitude et l’isolement exposent, alors que la fraternité et l’unité protègent. Sans le savoir, ces personnes ont cité un texte biblique vieux de près de 2000 ans (Hébreux chapitres 10 à 24).
Un texte donné dans un passage qui évoque le fait qu’un miracle s’est produit avec la mort et la résurrection de Jésus. Dieu a établi avec ceux qui le veulent une alliance de cœur. Chose impossible jusqu’alors, il est désormais possible d’être pardonné de ses péchés et d’accéder à la présence de Dieu… il suffit alors d’emprunter et de se tenir sur « le chemin » pour s’approcher de Lui avec un cœur sincère, dans la plénitude de la foi, le cœur purifié d’une mauvaise conscience et le corps lavé d’une eau pure (image du baptême qui marque publiquement notre décision de renoncer à une vie sans Dieu pour suivre Jésus-Christ sur le chemin qu’Il a ouvert pour nous).
Un passage qui nous rappelle aussi que nous avons besoin de persévérance pour retenir fermement notre espérance… car la route est longue. Bien sûr nous savons pouvoir compter sur la fidélité de Celui qui est fidèle même si nous ne le sommes pas toujours…
Mais plus que jamais, alors que les temps sont difficiles, l’église, l’assemblée des croyants est un moyen voulu par Dieu pour nous encourager à garder le cap. Comment ? En veillant les uns sur les autres, pour nous encourager à l’amour et aux bonnes œuvres, d’autant plus que les dangers sont nombreux. Prenons la peine de regarder comment vont ceux qui nous entourent, ceux qui sont régulièrement absents ou éprouvés. Sans nous immiscer dans leur vie, prenons des nouvelles, prions pour ceux qui traversent des difficultés, qui sont seuls, passons un coup de téléphone pour dire : tu comptes pour nous, ayons une petite attention… un petit geste d’encouragement et d’affection.
Les anglo-saxons avaient déjà inventé les "neighbourhood watches" ("surveillances de quartier"), la France a repris ce concept depuis 2007 en organisant les "voisins vigilants" et encourage à étendre ce principe en considérant que c’est un moyen simple et efficace de lutter contre les cambriolages et de rassurer la population face aux incivilités et dégradations de toutes sortes. Face au voleur qui cherche à dérober, égorger et détruire (Jean 10 : 10), encourageons-nous et veillons les uns sur les autres. C’est le bon sens populaire !
« Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles soient dans l'abondance. » Jean 10 : 10