Il sait tout... vraiment ?
Jonathan SAVIN
Une révolution !
Depuis plusieurs semaines, les média parlent de lui. Il serait l'espoir des élèves et des étudiants (pour faire à leur place leurs devoirs et leurs dissertations) et le cauchemar des profs (va-t-il me remplacer ? comment repérer si ce n'est pas lui l'auteur de la copie que je corrige à l'instant ?). Lui, c'est ChatGPT, un système d'intelligence artificielle (IA) qui explore tout internet en quelques secondes pour répondre à votre question. Il sait tout ! Quoi de mieux pour répondre à ma soif de connaissance, mieux comprendre le monde et rendre plus légère ma vie au quotidien !
Pas si vite
Mais commençons par lire "les phrases écrites en petit". Les auteurs précisent que GPT est "susceptible de produire occasionnellement des informations incorrectes, des instructions nuisibles ou un contenu biaisé". Tout de suite, ça calme ! Est-ce qu'un tel système peut m'aider au quotidien ? Pour mieux comprendre la technologie ou la science, peut-être. Mais au plus profond de moi, il y a aussi des émotions, une quête d'identité, une quête de sens. Dis-moi, GPT, tu peux m'aider ?
Le sens de la vie selon GPT
En moins de 10 jours, nous avons appris le décès soudain de 4 personnes dans notre cercle familial et
d'amis, par maladie ou suicide. À chaque fois, ça a été la sidération, le choc, l'effondrement. Quel sens donner à ces événements tragiques ? Quel est le sens de la vie, de ma vie ? J'ai posé la question à GPT (réponse en 500 mots max s'il te plait). Voici sa conclusion : "en définitive, le sens de la vie est un concept profondément personnel et subjectif qui peut prendre de nombreuses formes en fonction des croyances, des expériences et des aspirations de chacun. Bien qu'il n'y ait peut-être jamais de réponse définitive à cette question, la recherche d'un sens et d'un objectif peut inciter les individus à mener des vies épanouissantes et significatives". Je me sens bien seul et démuni face à cette réponse. Normal, c'est juste la synthèse de l'humanisme ambiant : pas de vérité, pas de certitude, juste la finalité de vivre pour soi. Au final, aucun réconfort, juste un mensonge !
Voir plus large et regarder plus haut...
Le pasteur et évangéliste Wilhelm Busch (1897-1966) a fait de cette question l'objet du deuxième chapitre de son livre, "Jésus notre destin" (disponible dans la bibliothèque de l'église). Il y montre que bien des personnes se contentent d'une réponse superficielle (je vis pour servir ma famille, mon pays, pour sauver des vies, etc.) ou même aucune (la vie est le fruit du hasard donc il ne faut pas lui chercher de sens). Mais pour trouver une réponse solide, tournons-nous vers Celui qui sait (vraiment) tout, parce qu'Il est le Créateur. Sa Parole nous présente des certitudes. À ses yeux, notre vie a une valeur, sinon pourquoi serait-Il venu Lui-même, en Jésus, à notre rencontre et pour subir notre punition (Ph 2 : 6-8)? Notre vie prend son sens dans le projet de Dieu : nous pouvons devenir Ses enfants (Jn 1 : 12-13) et entrer dans Son plan sur lequel la mort n'a pas de pouvoir (Mt 16:18). Notre vie a un objectif : Jésus nous a donné une grande mission (Mt 28:19-20). Est-ce que c'est là le sens que tu veux donner à ta vie ?
...même dans la tourmente
Pourtant, malgré ces certitudes, devant la disparition d'un proche, nous restons quand même pleins d'interrogations, d'incompréhensions, de colère même. Pour avancer sur notre chemin, le pasteur David Théry propose cette prière : "Père, je t’apporte ma souffrance et ma colère. Merci parce que je peux te les exprimer car tu es aussi en colère contre la mort. Je t’ouvre mon coeur afin que l’Esprit de vérité et Ta parole en moi remplacent les mensonges qui viennent accentuer ma souffrance et me privent de Ta consolation. Je choisis de croire en Ta bonté, relève-moi ! Au nom de Jésus, Amen".
SUR LES PAS DU MAITRE
Jean-Maurice Diédhiou
« Avec douceur et respect », 1 Pierre 3 : 15
« L’Essentiel pour Convaincre » de Harvard Business school, publié par les « échos » identifie quatre types de profile dans chaque public. Le penseur, le sceptique, le suiveur et le contrôleur. Je nous propose pour commencer, d’analyser le profil du penseur. Il est défini comme est une personne cérébrale, logique, peu disposée à la prise de risque, qui a besoin de beaucoup d'informations avant de prendre une décision. Ce qui implique que nous devons adapter notre approche d’évangélisation et d’enseignement en fonction du public/ des ou de la personne (s).
Pourquoi les humains sont si peu disposés à prendre des risques ? Comprenons bien qu’on ne demande pas ici à quelqu’un de faire des choses dangereuses. Mais le risque est défini ici comme étant une action entreprise hors de sa zone de confort.
Le sentiment d’abandon et les traumatismes du passé
Quand nous évangélisons ou que nous enseignons, il est important dès le début de prendre conscience que notre interlocuteur a déjà un vécu : des croyances, des expériences douloureuses, des dispositions socio-culturelles ou personnelles qui ont jalonné sa vie jusque-là.
En effet, devenir disciple de Jésus nécessite de quitter son ancienne vie pour rentrer dans une vie nouvelle dans laquelle on n’a plus les commandes ou le contrôle. C’est un risque important. C’est pourquoi, dans les exemples ci-dessous, l’ange de l’Éternel et Jésus ont fait preuve de pédagogie face à leur interlocuteur.
- 1. Gédéon faisant des reproches à Dieu : le sentiment d’abandon ! Juges 6 : 12 – 13
«12 L'ange de l'Éternel lui apparut, et lui dit : L'Éternel est avec toi, vaillant héros ! 13 Gédéon lui dit : Ah ! mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent : L'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte ? Maintenant l'Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian ! »
En nous basant sur la bible, sachons répondre aux « pourquoi » des gens dans le respect et la douceur de leur vécu. Arrêtons de les attaquer. Comme nous voyons ici que malgré les vifs reproches par Gédéon, l’ange de l’éternel est resté patient, respectueux envers lui. Il aurait pu lui dire « hé fais gaffe à la manière dont tu me parles ! Tu sais qui je suis ? » Notons bien ceci, en chaque personne que nous évangélisons, nous avons une sœur ou un frère en devenir.
- 2. Les traumatismes du passé de Thomas : le doute compréhensible ? Jean 20 : 24 – 29
Une autre catégorie de personnes très peu disposées à prendre le risque comprend des personnes qui ont été traumatisées dans le passé. Thomas a assisté à la mort atroce de jésus à la croix. Il a vu un garde lui percer le côté avec une lance pour s’assurer qu’il était vraiment mort. (Jean 19 : 33 - 34). Quand il entend que Jésus est ressuscité, l’image de cette mort violente de son maitre l’empêchait de croire, à moins de voir par ses propres yeux et d’y toucher avec ses mains. Et c’est après avoir vu et touché qu’il a pu s’exclamer : « mon seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20 : 28). Soyons patient avec les personnes qui ont du mal à accepter l’évangile. On ignore ce qu’ils ont vécu. Soyons à l’écoute. Ouvrons-leur nos cœurs pour les entendre !
Dans l’évangélisation, on n’impose pas la bonne nouvelle, on la propose. Proposer signifie que la personne en face n’a aucune obligation de l’accepter.
Mais c’est en étant patient et en ouvrant les yeux des personnes sur tel et tel aspect comme Jésus, qu’on arrive à les aider à mieux voir et comprendre.
Pour conclure, vous l’avez tous compris, la stratégie ou l’approche à utiliser pour des personnes cérébrales, c’est de leur fournir autant d’informations et ou de preuves possibles pour les rassurer. Et pour ce faire, le chrétien doit connaitre la bible de laquelle il tirera des exemples pratiques. Les exemples ci-dessus nous montrent que Dieu a une pédagogie collective mais aussi personnelle.
Que Dieu nous donne de nous améliorer par sa grâce.
Fais de l'Éternel tes délices...
Soungalo Zagré
Première lecture, psaume 37:1-4
Dans ce Psaume 37, David traite de la confiance en Dieu. Sa vie durant, confronté à maintes reprises à des situations
périlleuses, il a su faire confiance à Dieu et expérimenté ce que c'est que "faire de l'Éternel ses délices". Il ressort de ce
psaume 3 conseils importants concernant l'attitude que nous devons avoir à l'égard du monde qui nous entoure :
- se confier en l'Éternel et pratiquer le bien;
- rester fidèle à l'Éternel;
- faire de l'Éternel ses délices.
Ce dernier point comprend les deux premiers conseils car, d'une part, on ne peut pas faire de Dieu ses délices (le mettre à la première place) sans se confier à Lui ; d'autre part, spirituellement, le vrai refuge du chrétien est la fidélité à Dieu.
C'est ainsi que, trouvant en Dieu sa joie, le chrétien obtiendra, en plus les désirs de son cœur, ce qui veut dire que non seulement nous ne devons pas demander n'importe quoi à Dieu, mais que Dieu ne nous donnera pas plus que ce qu'Il a prévu dans sa souveraineté, selon son plan et sa volonté. Ce que nous avons parfois du mal à comprendre et à accepter dès lors que nos prières ne sont pas exaucées dans le sens que nous voulons...
Un "délice" est un plaisir extrême. Au sens figuré, "faire de Dieu ses délices", c'est prendre un vif plaisir aux choses de
Dieu : Sa Parole, ses commandements, l'enseignement des apôtres en ce qui concerne les disciples de Jésus, grâce
auxquels l'évangile nous est parvenu ! C'est donner à Dieu la première place dans nos vies, reconnaître sa souveraineté sur nos vies, nous soumettre à Lui, Lui obéir; c'est craindre Dieu, Le servir, etc. C'est ce que nous verrons dans le témoignage d'Élie, Jean-Baptiste et Paul...
Deuxième lecture, 1Rois 18:17-24, 19:8-18
Élie fut un prophète exceptionnel aux prises à différentes sortes de situations. Même au bord du découragement et de la dépression, il sut se reposer entièrement sur Dieu en exécutant à la lettre ce que Dieu lui ordonnait, ce qui lui a permis de mener à bien ses missions. Ce choix lui a coûté la persécution mais il n'a pas renoncé.
Élie était appelé "l'homme de Dieu", il était pieux et vouait une fidélité absolue à Dieu, ce qui l'amena à préférer plutôt être seul avec le Seigneur que de s'associer à ceux qui pratiquaient la religion officielle de son époque (qui consistait à rendre culte aux idoles telles que Baal) et les soi-disant prophètes auxquels il fut confronté. Mais sa confiance totale et sa
soumission à Dieu au Mont Carmel ont glorifié Dieu. Cela s'est traduit par la défaite des prophètes de Baal et la reconnaissance par le peuple de l'Éternel Dieu comme le seul vrai Dieu.
Sa dépendance à Dieu fut telle que même toutes ses ressources étaient en Dieu. La Bible ne mentionne nulle part, au sujet d'Élie, qu'il tirait ses ressources et ses moyens de façon naturelle : la Bible ne parle que des ressources qu'il a obtenues par l'intervention spéciale de Dieu: les corbeaux qui le nourrissent au torrent de Kérith, l'huile et la farine chez la veuve de Sarepta, les provisions préparées à deux reprises par l'ange de l'Éternel au cours de sa fuite à Horeb. La main de Dieu fut sur Élie et il devança le char d'Achab. Puis Dieu le fortifia ce qui lui permit de marcher pendant 40 jours et 40 nuits etc.
Élie réussissait ses missions parce que l'Éternel Dieu était avec lui. Il dépendait vraiment exclusivement de Dieu. En toutes circonstances, il regardait à Dieu seul capable de satisfaire à ses besoins et de le secourir. Élie était un homme de prière : la Bible dit que même le ciel lui-même fut fermé puis rouvert en réponse à sa prière !
Tout cela nous aide à mieux comprendre cette déclaration de l'ange de Dieu à Zacharie, au sujet de son enfant Jean-Baptiste qui allait naître : "Il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé ". Luc 1.17
Troisième lecture, Luc 7:24-28
C'est Jésus-Christ Lui-même qui, parlant de Jean-Baptiste son précurseur, a déclaré : "C'est lui qui est l'Élie qui devait venir" (Mat 11:14). Donc, Jean-Baptiste avait l'esprit et la puissance d'Élie.
Jean-Baptiste était plein d'humilité et se savait rempli d'une seule mission : préparer le terrain pour le ministère de Jésus. Son humilité l'a amené à dire : "Il faut qu'il (Jésus) croisse et que moi je diminue" (Jn 3:30). Jean-Baptiste avait pour mission de préparer le terrain pour le ministère terrestre de Jésus : ceci consistait à amener le peuple à un retour moral et religieux à Dieu. Seuls les convertis qui manifestent leur repentance par un changement de conduite, échapperont au
jugement. Il avertit en ce sens les chefs religieux (Mat 3:7) à fuir la colère de Dieu.
Plus tard, Jésus va prononcer un discours très élogieux sur Jean-Baptiste au sujet de sa grandeur (Luc 7:28). Il subira le martyr, décapité en prison, après avoir pleinement rempli sa mission avec courage et humilité. Cela nous rappelle un autre serviteur de Dieu du Nouveau Testament, en l'occurrence Paul...
Jonathan SAVIN
Face à la Violence
Conjugale, verbale, terroriste, militaire… À l’heure où j’écris ces lignes (le 22 septembre), je suis frappé par la violence qui se déchaîne, à tous les niveaux. En France, la violence conjugale d’un député a fait la « une » de nos journaux – mais combien de cas similaires « anonymes » restent ignorés ou tolérés ? Puis ce sont les violences verbales des politiques de tous bords qui se sont engouffrés dans cette bulle médiatique, pour paraître plus vertueux que leurs concurrents. À l’est de l’Europe, le président Russe s’apprête à annexer plusieurs régions d’Ukraine – un comble pour celui qui prétend vouloir dénazifier ce pays, mais qui agit exactement comme Hitler en 1938 avec l’Autriche, les Sudètes et la Tchécoslovaquie…
La violence n’est pas absente de la Bible. Au contraire ! Elle contient des récits de guerres, de trahisons, de détresse. Plusieurs auteurs de la Bible ont crié leur tristesse, leur colère et leur incompréhension. « J'ai crié vers toi pour dénoncer la violence, mais tu ne secours pas ! Pourquoi l’oppression et la violence sont-elles devant moi ? » (Hab 1 : 2-3). « Je dénonce la violence dont je suis victime et personne ne répond, j’appelle au secours et il n’y a personne pour me rendre justice ! » (Job 19 : 7). Alors des idées radicales peuvent venir à l’esprit : « Sème la confusion, Seigneur, brouille le langage [de l’ennemi et du méchant], car je ne vois dans la ville que violence et querelles. [...] Que la mort les surprenne, qu’ils descendent vivants au séjour des morts, car la méchanceté est dans leur demeure, elle est dans leur cœur ! » (Ps 55 : 10, 16).
Que faire face à toute cette violence ?
D’abord, ne pas y répondre par la violence : ce ne serait qu’un cercle sans fin : « Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit : c’est à moi qu’appartient la vengeance, c’est moi qui donnerai à chacun ce qu’il mérite, dit le Seigneur » (Rm 12:19).
Ensuite, nous engager : « recherchez la justice, protégez l'opprimé, faites droit à l'orphelin, défendez la veuve » (És 1 : 17). Donc l’action personnelle et citoyenne a tout son sens pour dénoncer, atténuer et corriger, si possible, les conséquences de la violence : contacts à nos autorités, engagement associatif, etc.
Et puis bien sûr, la prière. On l’a vu, l’Ancien Testament contient les prières de croyants fidèles qui voulaient attirer l’attention de Dieu sur des injustices et la violence. Dieu a ainsi répondu à Habacuc qu’Il était déjà à l’œuvre : « si même il faut attendre que vienne l’Éternel, attends-le patiemment, car il vient sûrement, il ne tardera pas » (Hab 2 : 3). Et Jésus invite à aller encore plus loin dans la prière : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous détestent et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Mt 5:44). Paul écrira aussi : « bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas » (Rm 12 : 14).
Alors, si nous prenions pour nous même ces défis pour le mois d’octobre ? Puis-je vous proposer une « cause » qui, à l’heure où j’écris ces lignes, est encore totalement « sous les radars », passée sous silence ? Je relaye les mots de Pascal Portoukalian, un chrétien français installé depuis peu en Arménie.
« L’Arménie est un îlot démocratique dans une région au carrefour de l’Europe, de l’Asie et du Moyen-Orient, qui continue d’exister après 3.000 ans d’une histoire mouvementée. […] Les 13 et 14 septembre 2022, l’Azerbaïdjan voisin, lourdement armé et emmené par un dirigeant autoritaire, envahissait le sud et l’est du pays, faisant plus de 200 morts arméniens en deux jours, avec l’ambition d’annexer une partie (sinon plus) du territoire souverain de l’Arménie. […] Dans la foulée, la Turquie, alliée de l’Azerbaïdjan, a avancé plusieurs milliers de militaires [...] à sa frontière avec l’Arménie. L’Iran, qui détient une frontière de 50 km avec l’Arménie, aurait positionné une centaine d’équipements militaires. […] Aussi, je veux te demander avec foi, pendant les prochains jours, de prier pour la paix et pour les dirigeants des nations qui détiennent les clés de ce conflit »1.
Une rentrée paisible…
Alain BERNO
Ca y est, la rentrée est là ! On était si bien en vacances, ou bien quand les autres étaient en vacances : au travail on est moins embêté par le patron ou par les collègues pour certains ; à l’église on est moins (ou plutôt on se sent moins) obligé de venir au culte pour d’autres, et de toute façon il y a la retransmission à distance ! Et puis il y a ce frère ou cette sœur avec qui il nous semble si difficile de nous entendre tellement nous sommes différents, tellement on se comprend mal, ce temps de distance estivale nous fera le plus grand bien. Voilà tout ce que l’on peut être tenté de penser, ce qui peut venir à notre esprit, mais en tous cas cette pause a une fin, il nous faut bien revenir, reprendre le cours d’une vie normale, rythmée, ponctuée par des activités professionnelles, des activités scolaires et extra-scolaires, par des activités et rencontres d’église…
Et si on le faisait avec joie ? Si on abordait tout ça comme une belle opportunité de savoir être dans ce monde dans lequel Dieu nous a mis chacun à sa place pour briller de Sa lumière et l’adorer c’est-à-dire Le servir au milieu des autres, pour les autres, je dirais même parfois en « se frottant » aux autres et même en se « supportant les uns les autres » Col 3 :13 ? Si c’est pour nous une difficulté alors c’est l’occasion de nous laisser grandir par Dieu, de le laisser nous faire progresser, en utilisant une vertu qu’il a donné à
l’homme pour se comprendre, avancer ensemble, dépasser nos opinions personnelles parfois fondées, parfois moins fondées : « l’art du dialogue ». A la Convention de l’Association Baptiste en juillet, un atelier très enrichissant sur ce thème, nous a entraîné à puiser dans « les Béatitudes » de Matthieu 5-11 pour y puiser les ingrédients essentiels pour devenir capables de dialoguer respectueusement avec le souci permanent du juste et du vrai plus que de « ma » propre opinion (qui est forcément et restera la bonne à mes yeux !), pour se mettre d’accord ou seulement exprimer son désaccord sans se crisper, en restant en paix dans nos cœurs et entre nous. Quel rapport avec les béatitudes me direz-vous ? Et pourtant on y trouve les qualités requises quand on les relit avec attention : allez-y je vous attends… Nous trouvons bien dans ce qui peut rendre l’homme « heureux » l’empathie, la douceur, le souci de la vérité, le souci de l’autre, la bienveillance, le cœur pur, la paix, l’honnêteté… On se s’attendait pas à cet aspect-là des béatitudes, mais il est bien là quand on ouvre les yeux. Et si en cette rentrée on se laissait inspirer dans de nouvelles relations, transformer par ces douces paroles encourageantes de notre Maître et Sauveur Jésus-Christ pour se retrouver tous avec plaisir et le désir de s’enrichir mutuellement ? Ok, pas très dur avec les chrétiens me diront certains, mais il y a ces incroyants qui m’énervent et manquent de respect à ma foi, qui sont malhonnêtes dans nos dialogues et ne veulent rien entendre ! Mais est-ce que je les écoute vraiment, ou ma crispation sur leurs propos m’empêche-t-elle d’entendre leur réelle préoccupation, leur réel besoin d’entendre ce qui peut changer leur vie ?
Alors il y a Colossiens 4 : 6 « Que votre parole soit accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun » et aussi 1 Pierre 3 :15 « Sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Dieu, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande l’espérance qui est en vous » Luc Torrini, pasteur à l’église de Wavres en Belgique, qui animait cet atelier nous a ainsi montré comment 1 : nous écouter ; 2 : discerner ; 3 : nous enrichir ; pour vivre l’unité dans la diversité au sein de nos églises (mais pas uniquement), pour cheminer ensemble malgré des avis différents sur des sujets sensibles ou des personnalités semblant incompatibles, pour incarner le Christ notre Seigneur, les yeux fixés sur Lui nous « efforçant de conserver l’unité de l’esprit par le lien de la paix » (Eph 4 :13). Fort de ces réflexions, bonne rentrée paisible à tous !
Devenir comme des enfants...
G. Rychen
Le dimanche 26 juin, les collégiens de l’église se sont penchés sur les premiers versets de Matthieu 18 :
"En ce moment, les disciples s'approchèrent de Jésus, et dirent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? Jésus, ayant appelé un petit enfant, le plaça au milieu d'eux, et dit : Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous
ne devenez comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. C'est pourquoi, quiconque se rendra humble comme ce petit enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux ».
Ces versets montrent, d’une part, la quête récurrente de l’homme « être grand, important, reconnu..., supérieur... » qui a conduit depuis la nuit des temps à des conflits, des guerres, des luttes de pouvoir ; ils montrent, d’autre part, l’attitude des enfants dont l’humilité permet d’entrer dans le royaume des cieux. Jésus indique clairement que
la recherche d’honneur et de gloire humaine ne correspond en aucun cas à l’attente du Seigneur pour les siens. Par contre l’enfant et ses attitudes semblent exemplaires. Jésus attend de ses disciples qu’ils redeviennent comme des enfants.
Avec le groupe des collégiens de l’église, nous avons découvert comment des enfants de la Bible, peu considérés et peu influents, ont joué un rôle important pour l’avancement du royaume de Dieu. Nous avons essayé d’analyser leurs actions, leurs motivations et ce que nous pouvons apprendre d’eux.
Une foi sans limite
Le premier exemple qui a retenu notre attention est celui du jeune David dans la période de sa vie où il décide d’affronter le géant Goliath. Le texte de 1 Samuel 17.32‐51 décrit avec précision la détermination du jeune David qui se met en marche sans cuirasse et sans armes. La démarche de David semble relever d’une erreur de jeunesse, d’une sous-
estimation du danger immédiat et tout simplement d’un combat perdu d’avance ! D’autant que le géant Goliath va insulter David. Selon l’hypothèse des collégiens, David se situait à au moins 10 m de Goliath... Comment pouvait-il être sûr que son caillou allait avoir la bonne direction, la bonne vitesse, le bon point d’impact pour faire vaciller le géant ? Comment pouvait-il envisager une chute du géant ? La réponse ? Une foi d’enfant : Dieu peut le faire et Dieu le fera ! David a cru à l’incroyable intervention de Dieu.
Une foi résiliente et partagée
Dans 2 Rois 5.1-14, nous avons découvert la foi d’une jeune fille qui a subi la violence de la guerre et qui a été arrachée à sa famille d’origine pour devenir servante de la femme de Naaman, chef de l’armée du roi de Syrie. L’intervention de cette jeune fille allait être salutaire pour cet homme, tant sur le plan physique que spirituel. La jeune fille a été capable d’oublier un instant sa condition de servante pour partager sa foi à des étrangers du peuple d’Israël ! Elle semble convaincue que son Dieu n’établit pas de frontière et qu’il peut se révéler même à des étrangers du peuple d’Israël. Sa condition de déportée, de servante... ne l’a pas enfermée dans une forme de dépression, de découragement ni de révolte contre Dieu ni de silence.
Une foi qui s’engage
Notre réflexion s’est poursuivie avec deux autres exemples d’enfants. Celui du jeune garçon de Jean 6.9 et celui du neveu de Paul qui va déjouer un complot contre Paul en osant présenter au centenier et au tribun ce qu’il avait entendu (Actes 23.12‐22). Dans les deux cas, les enfants sont impliqués dans des projets qui les dépassent. Les faibles moyens mis à disposition vont s’avérer déterminants !
Croyons, comme ces enfants, que Dieu peut intervenir dans des situations qui nous dépassent et dans l’adversité. Avançons sereinement et n’oublions pas que notre témoignage, si limité soit-il, peut être déterminant pour le plan de Dieu...
L’ÉVANGÉLISATION : LE CHRÉTIEN SUR LES PAS DU MAITRE
Jean Maurice DIEDHIOU
« Avec douceur et respect », 1 Pierre 3 : 15
« L’Essentiel pour Convaincre » de Harvard Business school, publié par les « échos » identifie quatre types de profil dans chaque public. Le penseur, le sceptique, le suiveur et le contrôleur. Je nous propose pour commencer, d’analyser le profil du penseur. Il est défini comme une personne cérébrale, logique, peu disposée à la prise de risque, qui a besoin de beaucoup d'informations avant de prendre une décision. Ce qui implique que nous devons adapter notre approche d’évangélisation et d’enseignement en fonction du public/ des ou de la personne (s).
Pourquoi les humains sont si peu disposés à prendre des risques ? Comprenons bien qu’on ne demande pas ici à quelqu’un de faire des choses dangereuses. Mais le risque est défini ici comme étant une action entreprise hors de sa zone de confort.
Le sentiment d’abandon et les traumatismes du passé
Quand nous évangélisons ou que nous enseignons, il est important dès le début de prendre conscience que notre interlocuteur a déjà un vécu : des croyances, des expériences douloureuses, des dispositions socio-culturelles ou personnelles qui ont jalonné sa vie jusque-là. Il faut donc faire attention à ne pas les banaliser. Cela l’amènerait à adopter une attitude défensive, et on dira qu’il est contre l’évangile, alors que c’est nous qui l’attaquons en s’attaquant à ses convictions. Respectons leurs souffrances.
Pour mieux comprendre la nuance de mes propos entre évangéliser et attaquer les croyances de quelqu’un, examinons Juges 6 : 12 – 13 et Jean 20 : 24 – 29, nous y trouvons deux personnages ayant des expériences différentes, adopter des attitudes intéressantes que nous pouvons rencontrer dans l’évangélisation.
Gédéon faisant des reproches à Dieu : le sentiment d’abandon !
«12 L'ange de l'Éternel lui apparut, et lui dit : L'Éternel est avec toi, vaillant héros ! 13 Gédéon lui dit : Ah ! mon seigneur, si l'Éternel est avec nous, pourquoi toutes ces choses nous sont-elles arrivées ? Et où sont tous ces prodiges que nos pères nous racontent, quand ils disent : L'Éternel ne nous a-t-il pas fait monter hors d’Égypte ? Maintenant l'Éternel nous abandonne, et il nous livre entre les mains de Madian ! »
En nous basant sur la bible, sachons répondre aux « pourquoi » des gens dans le respect et la douceur. Arrêtons de les attaquer comme si ces personnes étaient nos ennemis.
Nous voyons ici que malgré les vifs reproches par Gédéon, l’ange de l’éternel est resté patient, respectueux envers lui. Quelle pédagogie ! Notons bien ceci, en chaque personne que nous évangélisons, nous avons une sœur ou un frère en devenir.
Les traumatismes du passé de thomas : le doute compréhensible !
Une autre catégorie de personnes très peu disposées à prendre le risque comprend des personnes qui ont été traumatisées dans le passé. Thomas a assisté à la mort atroce de jésus à la croix. Il a vu un garde lui percer le côté avec une lance pour s’assurer qu’il était vraiment mort. (Jean 19 : 33 - 34).
Quand il entend que Jésus est ressuscité, l’image de cette mort violente de son maitre l’empêchait de croire, jusqu’à ce que Jésus lui montre ses mains et son coté qui a été percé pour s’exclamer : « mon seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20 : 28). Soyons patient face aux personnes qui ont du mal à accepter l’évangile. Dans l’évangélisation, on n’impose pas la bonne nouvelle, on la propose. Proposer signifie que la personne en face n’a aucune obligation de l’accepter.
Pour conclure, vous l’avez tous compris, la stratégie ou l’approche à utiliser pour des personnes cérébrales, c’est de leur fournir autant d’informations et ou de preuves possibles pour les rassurer. Et pour ce faire, le chrétien doit connaitre la bible de laquelle il tirera des exemples pratiques. Les exemples ci-dessus mon montrent que Dieu a une pédagogie collective mais aussi personnelle.
Faisons pareil !