Apprendre à nager
G.Rychen
Récemment j’ai été interpellé par une méditation issue du recueil « Dans ses pas » de C. Tiegreen. La méditation du 30 octobre débutait par le paragraphe suivant « un vieux manuel de natation montre aux novices comment nager. On y trouve des images de la position du corps dans l’eau, les techniques des mouvements des bras pour différentes nages, les techniques de respiration pour conserver de la vitesse… Mais personne n’a jamais appris à nager à la seule lecture de cette brochure. Ses lecteurs ont pu acquérir les connaissances nécessaires, mais pas la technique elle même. Certaines choses ne s’apprennent que par la pratique ».
Il y a deux semaines, nous étions avec plusieurs collègues en mission aux Antilles françaises et nous profitions du lever du jour pour aller nager en mer avant le début du travail. Plusieurs des collègues antillais de ma génération ne nous rejoignaient pas car ils n’avaient pas appris à nager dans leur jeunesse et gardaient une forme d’appréhension de la mer des Caraïbes. Le fait de voir des milliers de touristes profiter des plages somptueuses ne leur avait pas conféré la pratique de la natation.
Cet exemple de la pratique de la natation peut évidemment être étendu à toutes les activités : il m’a été nécessaire de pratiquer souvent pour enfin réussir le kouglof alsacien qui semble être une évidence pour certains. Lors des séances de conduite accompagnée avec mes enfants, j’ai réalisé combien la maîtrise de la voiture n’était pas une évidence et qu’il fallait beaucoup de pratique et de répétitions avant qu’ils ne deviennent des as de la conduite. Je vis également ce type de situation dans mon travail : j’ai suivi une formation pour la maîtrise de l’outil informatique Arche, mais ne l’ayant jamais pratiqué depuis, je suis aujourd’hui au même stade qu’avant la session de formation. Je réalise aussi au quotidien que les étudiants ne s’approprient réellement les concepts qu’au moment de leur mise en œuvre sur le terrain. Ainsi, je confirme pleinement le texte de C. Tiegreen : « certaines choses ne s’apprennent que par la pratique ».
Le texte de Jacques 1 : 21b-27 nous révèle qu’il en est exactement de même sur le plan de la foi chrétienne. L’apôtre Jacques a repris sévèrement ceux qui écoutaient la Parole mais ne la traduisaient pas en actes. Ce n’est pas uniquement une question de discipline mais c’est aussi une question d’entraînement, de pratique ! La foi chrétienne consiste donc en un apprentissage concret et quotidien. Un chrétien authentique « scrute la loi parfaite qui donne la liberté, il y conforme ses actes » (Jacques 1 : 25). Dans le Psaume 119 : 56, le psalmiste disait déjà « La part qui me revient c’est de me conformer à tes commandements »
Voulons-nous apprendre à conformer nos actes à la loi parfaite enseignée par Jésus-Christ ? Sommes-nous avides de pratiquer notre foi à l’image de l’enfant qui veut apprendre à nager, de l’apprenti conducteur qui veut réussir son permis de conduire, de l’étudiant qui veut acquérir les notions utiles à son développement professionnel ? Dans l’affirmative nous pourrons individuellement et collectivement vivre le dernier verset de Jacques 1 : « la religion authentique et pure aux yeux de Dieu consiste à aider les orphelins et les veuves dans leur détresses et à ne pas se laisser corrompre par le monde »
La tête dans les étoiles
Jonathan Savin
Avez-vous pu profiter des belles nuits de l’été ? Cette année, elles étaient exceptionnelles ! Le 27 juillet, c’était l’éclipse de Lune des records, la plus longue du XXIème siècle. La planète Mars, de son côté, est passée au plus près de la Terre, ce qui ne se reproduira pas avant 2035. Du coup, ces nuits estivales ont été un magnifique écrin où ont brillé 4 planètes étincelantes, d’un bout à l’autre du ciel. À la vue de ce spectacle nocturne, un enfant demanda un soir à son père : "d'accord, Papa, les planètes tournent autour du soleil, mais le soleil tourne bien autour de la terre, non ?".
Au centre de l’univers ?
Voilà une idée qui a la vie dure : non, malgré les apparences, nous ne sommes pas le centre de l'univers… C’est pourtant bien notre tendance naturelle, de vouloir nous mettre à la première place, au centre de tout. C'était d’ailleurs le piège de Satan, son mensonge en Eden : « vous serez comme Dieu » (Genèse 3 : 5). En fait, ce mensonge construit une prison : à force de croire que je suis au centre de tout, que tout dépend de moi, je m’enferme dans l'angoisse et dans la rivalité. Angoisse du souci pour la nourriture, le vêtement, mon habitation ; rivalité puisque chacun veut s’élever au-dessus des autres…
Un autre point de vue ?
La Bible nous invite à un tout autre point de vue. En fait, le centre de notre univers, c'est – ou ce devrait être – Jésus : « Le Fils est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. En effet, c’est en lui que tout a été créé dans le ciel et sur la terre, le visible et l’invisible, trônes, souverainetés, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il existe avant toutes choses et tout subsiste en lui. Il est la tête du corps qu’est l'Église; il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier » (Colossiens 1 : 15-18).
Cette tendance à nous croire le centre de l’univers est tellement ancrée en nous qu'elle doit être combattue chaque jour. Jésus nous recommande de prier ainsi : « Notre Père, toi qui es dans les cieux, que tu sois reconnu pour Dieu (et pas nous-même), que ton règne vienne, que ta volonté soit faite (et pas la nôtre), et tout cela, sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6 : 9). Est-ce que parfois on n'a pas tendance à se dire "Seigneur voici mes plans pour cette journée, bénis-les et aide moi à les accomplir le mieux possible » ?
Une révolution qui libère
Bien avant que Copernic et Galilée remettent la Terre à sa place, Dieu avait envoyé des prophètes avec ce message : « revenez à moi et je répondrai à tous vos besoins ». On retrouve par exemple ces promesses dans la bouche d'Aggée et Zacharie. Jésus a porté le même message révolutionnaire : « Faites donc du règne de Dieu et de ce qui est juste à ses yeux votre préoccupation première, et toutes ces choses vous seront données en plus » (Matthieu 6 : 33). J'aime cette traduction (version du Semeur) : quand je mets Dieu au centre, en regardant les choses comme Il les voit, je reçois la promesse du secours de Dieu dans toutes mes préoccupations quotidiennes !
À propos de Galilée, on raconte qu’il aurait dit : "Je n’ai jamais rencontré d’homme si ignorant qu’il n’eut quelque chose à m’apprendre". Une belle manière d’accorder aux autres au moins autant de valeur qu’à lui-même. Cette parole – même si elle ne va pas aussi loin – me rappelle une recommandation de Paul « par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes ; et que chacun regarde, non ses propres qualités, mais celles des autres. Tendez à vivre ainsi entre vous, car c’est ce qui convient quand on est uni à Jésus-Christ » (Philippiens 2 : 3-5). En acceptant de ne plus être au centre de mon petit monde, je découvre des relations renouvelées. Une vraie révolution !
Ma vraie valeur...
Plus encore, en mettant Dieu au centre de ma vie, je découvre ma vraie valeur pour Lui :
- « Quand je contemple le ciel, œuvre de tes mains, la lune et les étoiles que tu y as placées, je dis : "Qu’est-ce que l’homme, pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme, pour que tu prennes soin de lui ?" » (Psaumes 8 : 4)
- « tu as couronné [l'homme] de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds » (Psaumes 8 : 6-7)
- « Celui qui vous touche touche la prunelle de son œil » (Zacharie 2 : 8)
Pas de doute, aux yeux de Dieu, j’ai une grande valeur !
Pour conclure, même si les nuits sont plus fraîches ce mois-ci, n’oubliez-pas de lever les yeux vers le ciel nocturne et les étoiles : c’est un bon moyen de nous rappeler combien Dieu est grand, de veiller à Lui accorder la première place dans nos journées et d’être encouragé en pensant à la valeur que nous avons pour Lui !
Veux-tu être guéri ? (Jn 5:6)
Éric BRICHEUX
C'est la question surprenante que Jésus pose à un homme couché par la maladie sur les bords de la piscine de Béthesda à Jérusalem. Cela fait 38 ans que cet homme est alité et souffre, et Jésus le sait. Sa question nous semble au mieux inutile, au pire stupide et provocatrice. Tout malade veut être guéri ; c'est la logique et le bon sens même. À moins que Jésus n'ait voulu dire, comme pour les deux aveugles dans Matthieu 9:28, "Crois-tu que j'ai le pouvoir de te guérir ?", ou encore "as-tu assez de volonté et de foi pour penser que ta situation peut changer ou es-tu résigné au point d'avoir perdu tout espoir ?", ou encore : "finalement, t'accommodes-tu de cette situation au point de l'accepter sans vouloir la changer ?"...
L'homme ne répond pas à la question de Jésus, mais relève l'impossibilité de guérison, l'impasse dans laquelle il se trouve : "je n'ai personne pour me plonger dans la piscine et le temps que je me traîne là-bas un autre y arrive avant moi."
Jésus va guérir cet homme qui met l'accent sur l'impossibilité humaine plutôt que sur la possibilité divine. Il a sans doute discerné en lui une étincelle de foi qui n'ose même pas être verbalisée. Et si nous prenions la question de Jésus pour nous-mêmes? Veux-tu être guéri ?
Ah oui bien sûr, mais au fait de quoi d'ailleurs ? Ne suis-je pas bien ainsi ?
Qu'en-t-il du péché, maladie de l'âme par excellence, dans notre vie ? Sommes-nous sourds à la voix de l'Esprit en nous, sur un péché certain ou sur certains péchés, au point de ne pas voir la nécessité de nous repentir et de changer ?
Sommes-nous aveugles quant à la réalité du péché, de ses dégâts dans notre vie au point de tolérer un "péché mignon" ? D'ailleurs, comment appeler "mignon" ce que Dieu considère comme laid ?
Une des stratégies de l'ennemi est de nous faire croire que le péché n'est pas grave, n'est pas néfaste, et même qu'il est bon pour nous, et que Dieu veut nous priver. Cela a marché dans le jardin d'Éden, et cela marche bien souvent dans ma vie quand je refuse de prendre Dieu au mot, et que je trouve un certain péché "acceptable" voire "bénéfique."
Sommes-nous découragés après des années de vie chrétienne minées par un péché tenace et récurrent au point d'avoir baissé les bras et sombré dans le fatalisme ?
Relevons notre tête. Dieu veut et peut encore nous guérir. Et il nous encourage à le croire : « Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons. » (Ephésiens 3 : 20).
Que Dieu m'aide, nous aide à réaliser toute la laideur du péché et qu'il nous en donne la haine (cette haine-là est permise).
Que Dieu nous aide à ne pas faire de compromis et à ne pas nous appuyer sur nos propres forces pour vaincre le péché.
Que Dieu nous donne pleinement le "vouloir et le pouvoir" de vivre par l'Esprit afin de ne pas "obéir aux désirs qui animent l'homme livré à lui-même" (Galates 5:16).
Oui Seigneur, je veux être guéri !
Je cours vers le but et je frappe
La coupe du monde de football est un sujet de préoccupation pour beaucoup de Français, même parmi ceux qui ne sont pas passionnés par ce sport. Pas uniquement les Français d’ailleurs, puisque toutes les nations qualifiées ont leur ensemble de supporters qui espèrent que leur équipe va aller jusqu’au bout, ou le plus loin possible. Cette compétition sportive, comme les autres, est une source d’inspiration quant au combat que constitue la vie chrétienne.
La persévérance
« [...] Oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste en Jésus-Christ »
(Philippiens 3 : 13-14)
Paul mentionne ici les échecs passés dans le combat pour être au top spirituellement. Nous aimerions tous gagner au moins 5 buts à zéro à chaque match. Mais la dureté de la compétition et de l’adversaire, ainsi que nos faiblesses passagères, nous occasionnent des accidents de parcours, des buts encaissés « bêtement » contre toute attente, voire des buts contre notre camp ! Mais, comme les meilleures équipes du monde, nous sommes appelés à oublier ces échecs passés et à combattre pour gagner au final, car seul compte le résultat au moment du coup de sifflet final de l’arbitre. Tant que nous ne sommes pas à la
fin de notre vie, nous pouvons toujours recoller au score et le dépasser, nous dépasser.
Nous avons vu des exemples d’équipes faire de grosses erreurs de défense et encaisser des buts, ou des erreurs d’attaque et en manquer (même sur penalty !), et « s’accrocher » jusqu’à la fin pour décrocher dans les dernières minutes le but de qualification pour le deuxième tour, rendant toute espérance à nouveau possible ! De même pour nous, le fait de n’avoir pas réussi à avoir un moment intime avec Dieu chaque matin dans nos priorités, pendant plusieurs mois et après plusieurs tentatives, ne veut pas dire que c’est raté. Le match n’est pas fini, ni la compétition, la persévérance finira par payer et nous trouver vainqueurs, n’abandonnons pas ! Ne regardons pas à ces échecs passés pour laisser l’adversaire nous dire que nous n’y arriverons jamais et que c’est lui qui gagnera à la fin mais fixons nos regards vers le but droit devant. Nous avons un
coach plus grand que lui en la personne de Jésus-Christ, regardons à Lui pour être encouragés. Il ne reste pas au bord du terrain mais court et joue à côté de nous en bon capitaine, et peut même nous faire la passe décisive si nous continuons le match en nous en remettant entièrement à Lui et en considérant que tout est possible grâce à Lui.
La discipline
« Moi donc je cours, non pas comme à l’aventure ; je frappe non pas comme battant l’air. Au contraire, je traite durement mon corps et je le discipline, de peur d'être moi-même disqualifié après avoir prêché aux autres. »
(1 Corinthiens 9 : 26-27)
Pour Paul, dans le match de la vie chrétienne, il ne s’agit pas seulement de défense mais d’attaque ! Il court, non pas dans n’importe quelle direction, mais vers le but adverse, et au moment de frapper ce n’est pas juste pour brasser du vent, il veut cadrer son tir, comme l’attaquant ne frappe pas au hasard mais vers le rectangle des buts, même s’il doit travailler sa balle avec un effet rentrant, ou même sortant pour éviter l’obstacle du gardien, même s’il doit faire une passe à un camarade mieux placé que lui pour une réussite collective.
Le gardien a très souvent notre propre visage, il essaie de défendre ses propres intérêts charnels, c’est un match contre soi-même autant que contre l’adversité qui nécessite de la discipline. Paul traite durement son corps, il s’oppose à ses penchants charnels afin de ne pas être disqualifié de la compétition. De même, si nous ne le faisons pas, nous ne serons jamais
victorieux et laisserons notre chair nous empêcher de marquer des points. Si nous écoutons notre corps en nous levant le matin, nous nous recouchons au lieu de lire la Parole et de prier. Si nous écoutons notre colère, nous agissons
selon la colère et non selon ce qui est droit pour Dieu et nous péchons, autrement dit nous « ratons le but » (sens du mot péché).
Chrétiens sauvés par la grâce une fois pour toutes par le combat de Jésus remporté contre le péché par sa mort, à l’image de ces sportifs qui en sont là où ils sont grâce à leur persévérance et leur discipline personnelle, courons vers le but et frappons de manière à marquer des points et gagner le prix à chaque jour de notre vie chrétienne, comme si notre qualification en
dépendait.
A.Berno
A tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ
R. Delforge
Dimanche 27 mai, pendant le culte, j’ai montré une image représentant Moïse qui tient les 2 tables de la loi dans les bras, puis j’ai demandé aux enfants de qui et de quoi il s’agissait. Je les ai ensuite invités à me citer les 10 commandements… dure, dure cette question ! C’était amusant de voir que dès le plus jeune âge notre connaissance ou notre réflexe naturel c’est de dire : tu ne tueras point, tu ne mentiras pas, tu ne voleras pas… puis assez rapidement on se rend compte que le compte n’y est pas, car les commandements en rapport avec Dieu sont occultés. Alors on se rattrape un peu… ouf mais, aïe il en manque toujours et en particulier bien souvent on oublie aussi que Dieu nous recommande d’honorer nos parents (dimanche 27 mai, c’était justement la fête des mères !).
Cette petite expérience m’a permis de rappeler que les « 10 commandements » débutent en nous disant la bienveillance de Dieu qui veut notre bien : « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte » (Exode 21). Et finalement s’Il nous "recommande" quelque chose, c’est bien parce qu’Il est bienveillant pour nous.
Lorsque dans les évangiles on interroge Jésus sur le plus grand commandement, sa réponse est intéressante : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… ». Puis d’ajouter que la loi est ainsi résumée et que « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » lui est semblable (et pas complémentaire selon Jésus – Matthieu 22 : 36-40).
Si beaucoup de personnes ont besoin d’entendre parler d’un Dieu d’amour qui les connaît, les aime, veut leur bonheur et leur bien… a prouvé son amour envers elles à travers la vie et la mort de Jésus, elles ont probablement besoin aussi de découvrir ce que l’amour pour Dieu ou pour Jésus change.
Ce qui d’ailleurs nous amène à considérer cette question personnelle et intime : « M’aimes-tu ? ». J’en connais un qui dans la bible était un peu trop pressé pour répondre (Jean 21 : 15-19).
En lisant le nouveau testament, j’ai un peu l’impression que si on aime Dieu (vraiment), c’est comme une porte qui ouvre un royaume :
- Le salut éternel est réservé à ceux qui aiment Dieu (1 Corinthiens 16 : 22)
- Le royaume et les richesses de Dieu aussi (Jacques 2 : 5)
- La révélation de sa personne, de son œuvre, de son message est pour eux (1 Corinthiens 2 : 9)
- Sa miséricorde (Exode 20 : 6): (10 commandements) Dieu fait miséricorde à ceux qui l’aiment
- Et enfin l’assurance du bien final car « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Romains 8 : 28)
Mais alors comment pouvons-nous aimer quelqu’un que nous ne connaissons pas ? Comment puis-je aimer Dieu, s’Il ne change pas mon cœur et mes dispositions ? Puis-je réellement découvrir la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur de son amour seul (Ephésiens 3 : 18) ?
Oui, connaissons-le, et cherchons à le connaître et à le faire connaître, car à ceux qui l’aiment des trésors sont réservés.
Jésus prie pour ses disciples
Guido RYCHEN
Dans notre groupe d’étude biblique, nous avons choisi d’étudier les prières de la Bible. Lors de notre dernière rencontre, nous avons focalisé notre attention sur la prière de Jésus dans l’évangile de Jean au chapitre 17. Dans les versets 6-18, il apparaît que Jésus prie pour ses disciples : que demande-t-il à son Père céleste ? À la lecture du texte, il nous est clairement apparu que Jésus prie :
- pour que ses disciples soient épanouis et qu’ils aient en eux cette joie parfaite (verset 13) que seul Dieu peut donner. Dans nos échanges, nous avons compris que cette joie était liée à la présence de l’Esprit de Dieu dans la vie des disciples, une présence réconfortante, une paix intérieure que les événements externes ne peuvent enlever (verset 14);
- pour que ses disciples soient préservés d’un piège subtil, celui de l’orgueil du cœur humain qui est à l’origine de toute division, de tout abus de pouvoir, de toute hypocrisie et qui peut rapidement séparer les disciples les uns des autres. Dans sa prière, Jésus demande que les disciples soient gardés dans la paix de Christ et qu’ils vivent réellement cette unité qui témoignera de l’œuvre de Dieu dans le monde (qu’ils soient uns comme nous, verset 11);
- pour que les disciples soient préservés de l’esprit du mal (verset 15). Les disciples sont appelés à vivre dans un monde dominé par l’esprit du mal, mais le Seigneur ne veut pas que l’esprit du mal prenne la place de l’esprit de Dieu dans la vie des disciples. Les disciples de Jésus sont appelés à vivre comme des passagers ou des étrangers dans ce monde où les valeurs de l’évangile sont souvent bafouées. Jésus a su résister aux tentations de ce monde. De la même manière, Jésus prie pour les disciples ne cèdent pas à la puissance de l’esprit du mal qui sévit dans le monde;
- pour que les disciples soient rayonnants et qu’ils témoignent de la gloire de Dieu (ma gloire rayonne en eux, verset 10). Les disciples sont appelés à être lumière du monde et sel de la terre aussi bien par leur parole que par leurs actes et leur comportement. Jésus prie pour que la gloire de Dieu soit manifestée dans la vie des disciples. Son souhait profond est que les disciples rayonnent de l’amour de Dieu;
- pour que les disciples soient consacrés par la vérité (verset 17). La prière de Jésus est que les disciples soient ancrés dans la Parole de Dieu. Il s’agit là sans aucun doute d’une étape indispensable pour vivre pleinement le projet de Dieu.
Ainsi, nous découvrons que la prière de Jésus concerne les principaux domaines de la vie des disciples (l’épanouissement, la préservation de l’esprit du monde et de ses pièges, le témoignage et le rayonnement de la gloire de Dieu). Cette prière montre à quel point Jésus était proche de ses disciples et combien il les connaissait et recherchait leur bien. Réjouissons-nous d’avoir comme intercesseur le Fils de Dieu et cherchons à vivre pleinement le projet qu’il a pour chacun d’entre nous.
Perles de lait...
Il y a des années, en Inde, un non-croyant dit à un évangéliste :
- comment se fait-il, si l’Évangile est vrai, que vous, les chrétiens, soyez obligés d’aller l’annoncer de lieu en lieu ? Les gens ne devraient-ils pas venir en foule vers vous ?
L’évangéliste répondit :
- qu’est-ce qui est le meilleur pour la santé, le lait ou l’alcool ?
- le lait, bien sûr !
- très juste… Mais avez-vous remarqué que le vendeur d’alcool reste toujours au même endroit et que les gens viennent le trouver ? Par contre, le marchand de lait est obligé d’aller de porte en porte avec sa petite voiture pour proposer sa marchandise…
Cette courte histoire (tirée du recueil « Anecdotes qui font réfléchir » de André Thomas-Bres) nous rappelle que seul l’Évangile répond aux vrais besoins des hommes, même si le plus grand nombre préfère l’ignorer. Et, pour illustrer cette vérité, cet évangéliste a utilisé l’image du lait qui, depuis des siècles et à travers les cultures, porte l’image d’un produit essentiel à la vie, sain, précieux et pur. On retrouve cette image même dans nos publicités ou le nom de certains produits laitiers (« l’envie du vrai », « des sensations pures », « perles de lait ») ! D’ailleurs, lorsque du lait est contaminé ou frelaté, cela entraîne un scandale qui ne laisse personne indifférent : affaire Lactalis en janvier dernier, affaire du lait à la mélanine en 2008 en Chine… Ceux qui se sont compromis en dénaturant du lait pour leur profit en ont perdu leur réputation !
Papa, c’est quoi cette bouteille de lait ?
Il y a bientôt 2000 ans, les auteurs du Nouveau Testament utilisaient déjà l’image du lait pour se faire mieux comprendre de leurs lecteurs. L’apôtre Pierre écrit à ses destinataires : « comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait pur de la parole. Ainsi, grâce à lui, vous grandirez pour le salut, si du moins vous avez goûté que le Seigneur est bon. Approchez-vous de Christ » (1Pi 2:2-4). C’est la Parole de Dieu qui nous donne une Vie nouvelle (1 Pi 1:23) et qui nous fait grandir dans la foi, pour notre salut (1 Pi 2:2). Il faut pour cela qu’elle soit « pûre » : ni diluée , ni « additivée » de quoi que ce soit (2 Pi 2:1, 2 Cor 2:17, Apo 22:18-19).
Une image des promesses à venir
Dans l’Ancien Testament on trouve également l’image du lait. Dieu promet à son peuple, alors esclave en Égypte, de le conduire « vers un pays beau et vaste, vers un pays qui regorge de lait et de miel » (Ex 3:8). C’était la promesse faite à Abraham, renouvelée à ce peuple rebelle qui ne méritait pourtant que la colère de Dieu (Ex 33:3)… Le lait, promesse de liberté, de sécurité et de bénédiction. Joël aussi annonce que le Jour du Seigneur sera un jour de ruine pour les ennemis de Dieu mais, pour son peuple, un jour d’abondance en boissons de vie et de fête : « À ce moment-là, le vin nouveau ruissellera des montagnes, le lait coulera des collines et il y aura de l'eau dans tous les torrents de Juda. Une source sortira aussi de la maison de l'Éternel et arrosera la vallée de Sittim » (Joël 4:18). Belle image qui se prolonge jusque dans les dernières pages de la Bible (Apo 22:1-5).
Buvons et partageons le lait pur de la Parole !
Pour revenir à notre anecdote de départ, que ces quelques versets nous encouragent à nous nourrir régulièrement de la Parole de Dieu, en évitant toute imitation diluée ou frelatée, et osons aller de porte en porte et de lieu en lieu pour la partager avec ceux qui nous entourent !
« Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait pur de la parole » (1 Pi 2:2)