Il y a 500 ans. Il s'appelait Martin...
Il y a 500 , en 1523, un moine arrivait à Strasbourg. L'Histoire a presque oublié son nom, pourtant son influence a été immense. Il s'appelait Martin Bucer. Et si nous nous laissions interpeler par sa foi et ses engagements ?
Sa vision des relations humaines
En 1523, Bucer publie son premier livre, intitulé "De l'amour du prochain". Tout un programme: "que nul ne vive pour soi-même, mais pour les autres". Bucer encourage au service mutuel: "le croyant a été créé pour le service de ses frères". Et toi, en cette rentrée, veux-tu servir tes prochains: ta famille, tes collègues, ton église ?
Sa vision du culte et de l'Église
Lors de nos cultes, la louange est animée par le chant, avec des musiciens; la Cène est partagée comme une mémoire; petits et grands reçoivent un enseignement fondé sur la Bible. En tout cas, c'est l'objectif ! C'est en partie un héritage de Martin Bucer. En 1524, il donne des recommandations pour le déroulement du culte: au lieu des rituels et des vêtements liturgiques, la prière et l'écoute de la Parole pour faire grandir la foi. Moins austère que d'autres réformateurs, Bucer encourage au chant en commun, accompagné par des instruments: le culte est aussi une fête ! Et toi, aujourd'hui, comment vois-tu le culte ? Comment t'y prépares-tu ? Est-ce que tu es engagé dans sa préparation ou son animation?
Bucer a aussi une vision de l'Église en décalage avec son époque. Selon lui, elle réunit des professants. Bucer n'a pas suivi les anabaptistes de son temps concernant le baptême sur confession de foi, mais il a institué la confirmation (protestante) pour exprimer un engagement personnel et volontaire envers Dieu. Et toi, vis-tu une foi personnelle ou seulement une tradition ?
Bucer a également proposé une nouvelle organisation d'église, avec des responsables chargés de différents ministères (pasteur, diacre, anciens, pour le service, l'enseignement, la discipline). Pas facile d'être un responsable dans l'église. Est-ce que tu pries régulièrement pour ceux de ton église ? Est-ce que tu les encourages aussi ?
Et pour l'éducation, Bucer est encore en avance sur son temps. Dès 1526, il organise un enseignement religieux pour les enfants le dimanche après-midi, les débuts de "l'école du dimanche". Dès 1530, il se bat pour la création d'écoles à Strasbourg, gratuites, pour garçons et pour filles. Il voulait que les enfants sachent lire la Bible personnellement pour y découvrir le Salut en Jésus. Et nous, comment vivons-nous la mission que Jésus nous a donné de partager l'Évangile ?
Sa vision de l'unité en Christ
En quelques années, Bucer fait plus de 40 voyages entre Strasbourg et les grandes villes d'Allemagne et de Suisse. À l'époque, c'est extraordinaire. Son objectif est l'unité de l'Église. Face aux bouleversements sociaux, politiques et théologiques de l'époque, Bucer veut être un médiateur. Il manifeste beaucoup d'écoute et un fort esprit d'unité. En particulier avec les anabaptistes: même en désaccord avec eux sur le baptême, il souligne leur "zèle touchant pour l'honneur de Dieu et de l'Église", étant de "merveilleux témoins de la vérité". Luther, Zwingli ou Calvin se sont montrés beaucoup plus rudes, même persécuteurs. Et toi, te sens-tu membre de l'église de Christ? Même au delà de l'église locale? T'intéresses-tu aux églises et oeuvres alentour ou plus loin (Entente de Nancy et Environs, notre Association, les missions soutenues, l'Église persécutée)? Est-ce qu'un dimanche par an sur ces thèmes suffit à nourrir ta communion fraternelle ?
Un exemple imparfait
Bien sûr, Martin Bucer a eu ses faiblesses, ses erreurs. Mais il s'est pleinement engagé pour Christ, sans compromis sur l'essentiel. Il s'est opposé directement à l'empereur Charles Quint qui voulait imposer la religion catholique, et a du finir sa vie exilé en Angleterre. Il voyait plus loin, plus haut. Sa devise était "ma patrie est au Ciel". Sa vie, sa foi, ses combats nous encouragent à nous engager pour Dieu. Alors, dans l'un ou l'autre des thèmes évoqués, quels seront tes engagements pour cette rentrée ?
Pour aller plus loin : découvrez ce livre de J. Blandenier
J. Savin
Après quoi courons-nous ?
Alain
Je croise souvent le dimanche matin en venant au culte des « coureurs », je parle d’hommes ou de femmes qui courent pour entretenir leur forme physique, et la pensée qui me vient à l’esprit est : « s’il savait le salut que Jésus a obtenu pour lui (elle), il ne serait pas en train de courir à ce moment mais de venir à l’église pour le célébrer avec nous ».
Ce dernier dimanche, sur le chemin vers Ligny-en-Barrois pour le culte en commun j’en ai vu un qui passait en contrebas d’un pont, le long d’une berge, et il m’est venu la phrase « après quoi court-il »?
Sans doute inspiré par Raymond Devos, habile humoriste du siècle passé qui dans son sketch « Où courent-il ?», que je vous recommande, passait en revue les raisons de toute une ville où tout le monde courrait : « Il y en a qui courent au plus pressé, celui-ci court pour la gloire, celui-là court à sa perte…le reste du temps ils courent faire leurs courses au marché » !
En ce moment ce sont les mondiaux d’athlétisme à Budapest (Hongrie), où l’on court pour des médailles et pour la performance. S’inspirant des performances semblables des athlètes des jeux de Corinthe, l’apôtre Paul disait aux
chrétiens locaux : « Je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ »(Philippiens: 3.14), et l’auteur de l’épître aux Hébreux : « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans l’épreuve qui nous est proposée » (Hébreux: 12.1). Voilà une bonne raison de courir, pour « rester dans la course », dirais-je, rester dans la foi en Jésus-Christ notre Sauveur, jusqu’à la fin comme Paul : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi » (2 Tim 4 :7). Voilà la seule course qui compte vraiment, celle qui a de la valeur aux yeux de Dieu et « nous entraîne » à la suite de Christ vers son royaume dans une suite logique et éternelle !
Seulement le risque, quand on court, c’est de rater…la marche ! (Encore Raymond Devos). D’ailleurs la marche est aussi une course des épreuves d’athlétisme qui a tout autant sa récompense prévue, alors pas de panique, chacun peut avoir la cadence qui lui convient dans sa vie chrétienne, l’important c’est d’avancer vers Christ. Le même Paul écrivait d’ailleurs : « Au reste, frères, puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et que c'est là ce que vous faites, nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher à cet égard de progrès en progrès ».( 1 Thess 4 :1)
L’important avec Dieu n’étant pas la vitesse mais la qualité, il dit encore en Ephésiens: 4.1-3 « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix ». Voilà la bonne manière de marcher, car en effet comme le dit l’apôtre Jean : « Celui qui dit qu'il demeure en lui (Jésus) doit marcher aussi comme il a marché lui-même » (1 Jean 2:6).
Voilà un bon mot d’ordre pour cette rentrée 2023, que chacun de nous marche, ou coure, dignement dans la foi et dans les missions que Jésus notre maître a donné et donnera à chacun, dans la prière pour qu’Il nous préserve de la chute. Bonne rentrée à tous !
JE CROIRAI SI…
Guido RYCHEN
Le disciple Thomas s’est rendu célèbre par sa prise de position « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point ». Est-il si difficile de croire ? Jésus dira à son tour dans Jean 20 « Heureux ceux qui n’ont pas vu mais qui ont cru ! ». En ce début d’été 2023, je vous invite à méditer sur un texte biblique de l’ancien testament (2 Rois 5 : 1-14) que je vous invite à lire avec attention. Dans ce texte se côtoient des personnages exemplaires animés d’une foi vivante et des personnages qui rapidement doutent d’une possible intervention de Dieu.
Une foi exemplaire
Dans le récit de 2 Rois 5, il est question d’un général syrien, du nom de Naaman, qui avait mené des opérations militaires dans le pays d’Israël et qui souffrait d’une maladie incurable, la lèpre. Une jeune servante déportée du pays d’Israël, prisonnière dans ce pays étranger, indique à la femme du général une piste de guérison via un prophète du Dieu d’Israël qui se trouve en Samarie. La foi de cette fille est remarquable, non seulement elle sait que Dieu « Peut le faire » à travers le prophète mais elle fait tomber les barrières humaines en indiquant au général syrien que même un ennemi d’Israël peut bénéficier de la bonté du Dieu d’Israël. Dans le même texte, le prophète Elisée dira « Fais venir vers moi ce syrien, et
Il saura qu’il y a un prophète en Israël ». Ainsi, aucune place pour le doute chez la jeune fille de porte e ou chez le prophe te Elise e.
Place au doute …
Le même récit fait état de deux autres personnages qui se mettent à douter de la situation. Il y a d’une part le roi d’Israël qui voit dans la visite du général syrien une occasion de dispute avec le peuple d’Israël. Après avoir lu la lettre envoyée par le roi de Syrie, le roi d’Israël déchira ses vêtements et dit « Suis-je Dieu, pour faire mourir ou vivre ? En effet il s’adresse à moi afin que je guérisse un homme de la lèpre ». Le roi avait complètement oublié la toute puissance du Dieu de son peuple et de ses ancêtres, à tel point qu’il se sentait désemparé.
De son côté le général syrien n’a guère apprécié la recommandation du prophète qui lui suggérait d’aller se laver 7 fois dans le fleuve Jourdain. A cette invitation, le général syrien a répondu. Le verset 12 indique que le général syrien « tourna le dos et partait plein de colère ». La suite du texte nous montre que Naaman a finalement écouté ses serviteurs lui conseillant de suivre les recommandations du prophète Elisée, et il a été guéri avant d’exprimer sa reconnaissance et son attachement au Dieu d’Israël.
Dieu utilise de petites choses
Naaman aura dû apprendre une certaine humilité. Lui, riche et puissant, devra finalement sa guérison à des choses simples : la parole d’une servante, le geste d’obéissance demandé – se plonger dans l’eau d’un pays étranger –, les conseils de ses propres serviteurs. Par lui-même, Naaman aurait refusé la consigne d’Élisée. Il a fallu que ses subordonnés lui fassent entendre raison, et qu’il les écoute. Ce n’est pas la gloire et la puissance des rois qui comptent, mais c’est de faire la volonté de Dieu (Le Guide, 27/06/2023).
Foi ou doute ?
Ce texte de 2 Rois 5 m’interpelle. En ce début d’été, ressemblons-nous à la jeune fille, au prophète Elisée ou aux serviteurs du général qui ont cru sans hésiter ? Sommes-nous au contraire comme le roi d’Israël ou le général dans ses premières réactions, englués dans nos citadelles de « pouvoirs, richesses, honneurs, responsabilités » pour ne plus croire en l’intervention extraordinaire de notre Dieu ?
Un chrétien peut-il être retraité ?
Marc Nuffer
Il y a quelques semaines, la nouvelle réforme des retraites a été adoptée au Parlement, relevant l’âge du départ à la retraite à 64 ans, malgré de nombreuses actions de la part d’opposants à cette réforme.
On a vu dans les médias des personnes témoigner de leur déception à devoir travailler plus longtemps, dans des métiers difficiles ou physiques. D’un autre côté, j’ai vu un lycéen, interviewé sur cette réforme, dire qu’elle était injuste, car il n’allait pas commencer à vivre après 64 ans !
« Commencer à vivre seulement à partir de la retraite », est-ce ce que le Seigneur attend de nous?
L’importance de travailler mais aussi de se reposer !
En désobéissant à Dieu, l’homme a renoncé à la vie avec Dieu et a reçu comme sentence dans Genèse 3 : 19 :[que] c'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre. Le travail est alors devenu quelque chose de pénible. Psaumes 104:23 mentionne que l’homme doit y passer du temps, du lever du soleil jusqu’au soir.
Cependant, le Seigneur ne nous interdit pas de nous reposer. Dans Marc 6:31, Jésus conseille à ses apôtres, dévoués à répandre la Parole, de se reposer en leur disant :« Venez à l'écart dans un lieu désert, et reposez-vous un peu ». Ou encore dans Matthieu 11:28, où Jésus dit : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos »
Dieu Lui-même s’est reposé après la création, comme nous pouvons le lire dans Genèse 2 : 3 : « Dieu bénit le septième jour, et il le sanctifia, parce qu'en ce jour il se reposa de toute son oeuvre qu'il avait créée en la faisant ».
En revanche, ce temps de repos, de déconnexion de la vie active, de ressourcement, ne doit pas correspondre à un temps loin du Seigneur, mais être un temps où dans vos actions ou votre comportement, vous restez fidèles à l’enseignement de Dieu, en aspirant à être saints, comme écrit dans 1 Pierre 1:15-16 : Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint.
La retraite, et après ?
Le mot retraite signifie l’action de se retirer du monde et de la vie active. Personnellement, je n’ai pas encore envie d’y être !
On peut lire dans Nombres 8 :25-26 que les Lévites doivent partir en retraite à 50 ans. A cet âge, ils ne peuvent plus servir dans la tente d’assignation, mais ils peuvent continuer à aider leurs frères dans leurs fonctions.
Il n’y a pas de date de retraite dans la vie spirituelle. En effet, Luc 2:25-38 mentionne Siméon et Anne, deux personnes très âgées qui continuent à servir le Seigneur malgré leur âge ou leurs infirmités.
En conclusion, le travail prend une place importante de notre vie et le Seigneur, selon les dons qu’Il nous a donnés, souhaite que cette période de notre vie soit à la fois épanouie et témoignant de notre statut de chrétien, comme écrit dans 1 Pierre 4 : 11 : si quelqu'un remplit un ministère, qu'il le remplisse selon la force que Dieu communique, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance, aux siècles des siècles.
La retraite est une étape de plus dans la vie d’un homme, qui plus est chrétien. Elle doit se préparer, mais elle n’est pas une fin en soi. La Bible nous exhorte à glorifier Dieu tout au long de notre vie – y compris lorsque nous sommes ou serons « à la retraite ». Amen !
Le scepticisme : à qui la faute ?
Le scepticisme est un courant de la philosophie antique qui s'est attaché à montrer de façon méthodique que l'esprit humain ne saurait atteindre une quelconque vérité. Ce courant nie qu'une vérité ou une certitude absolue puissent être atteintes. Dans l’article du mois d’octobre, j’ai abordé le profil du penseur. Dans cet article-ci, je propose un deuxième
profil tout autant intéressant que le premier : le sceptique.
Il y a au moins quatre catégories de sceptiques :
- le sceptique radical : il a grandi dans un milieu où on a une aversion pour la religion. C’est l’exemple en France où on fait tout pour effacer la religion de l’espace public et dans les média, sous prétexte de laïcité;
- le sceptique intermédiaire : il croit vaguement en un dieu, mais ne croit pas que Dieu puisse faire précisément quelque chose pour lui. Il s’intéresse aux choses ésotériques. Quand tu lui dis que Dieu l’aime, il te prend
pour un fou; - le sceptique modéré : il l’est devenu à cause des dures épreuves de la vie. Son cœur est endurci à cause de la souffrance. Dans son désarroi, il a pris la décision de ne faire confiance à personne. On peut en trouver même dans nos églises;
- le sceptique de base: c’est comme nos enfants pas encore convertis. Ils doutent de tout. Le jour où ils trouvent quelqu’un qui est prêt à leur accorder du temps, ils pourraient croire.
Que faire face au sceptique ?
Quant au monde : Il n’est pas dit forcément que toutes les personnes autour de nous connaîtront le Seigneur à travers nous. Cependant, une chose est évidente : toute âme a besoin de Dieu. En effet, plusieurs personnes rêveraient de confronter Dieu, même dans leur négation radicale de son existence.
Appliquons à chaque profil une approche d’évangélisation adaptée. Dans son ministère, Jésus, notre modèle parfait, n’a
pas hésité à laisser son amour pour l’humanité s’exprimer face à des publics différents, pour traiter des cas ou répondre à des interpellations. À son image, Soyons remplis d’amour pour ces âmes perdues:
« voyant la foule, il fut ému de compassion pour elle, parce qu'elle était languissante et abattue, comme des
brebis qui n'ont point de berger. » Matthieu 9 : 36.
La compassion est l’élément déclencheur de l’amour. Guidés par le Saint Esprit et enrichis par la parole de Dieu, soyons à l’écoute de ceux qui sont autour de nous. La lumière n’a de valeur que lorsqu’elle éclaire des endroit sombres ; et le sel n'a de valeur que quand il sale les aliments. Rendons-nous disponibles pour servir toutes ces personnes perdues,
désespérées, comme Jésus l’a fait pour nous.
La réaction de certains face à l’Evangile n’est que l’expression de leur souffrance, de leurs blessures, d’une part,
et de la profondeur des ténèbres dans leurs cœurs d'autre part:
« Mais sanctifiez dans vos cœurs Christ le Seigneur, étant toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect, devant quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous » 1 Pierre 3 : 15.
Quant à l’église : La Bible nous appelle à porter les fardeaux des uns des autres dans la compassion, la patience et la persévérance. Ces fardeaux peuvent être l’épuisement spirituel, le doute, des épreuves, des tentations diverses,
problèmes familiaux, problèmes professionnels qui peuvent conduire à l’incrédulité :
« Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. » Galates 6 : 2
Que Dieu nous bénisse !
LA SEIGNEURIE DE CHRIST APPELLE À LUI OBÉIR
Soungalo ZAGRE
Dans ce chapitre 6 de Jean, on voit Jésus attirant la foule notamment à cause de ses nombreux miracles : des guérisons, la multiplication des pains et poissons, la marche sur les eaux de la mer. Puis, Jésus, voyant l'opposition grandir contre Lui, va distiller çà et là des messages en faisant régulièrement allusion aux événements qui ont jalonné l'Histoire du peuple d'Israël sous la direction de Moïse :
- Il est le pain de vie descendu du ciel (cf. la manne envoyée par Dieu lors de la traversée du désert),
- Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim, celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif (v35-40)
- Vos ancêtres ont bien mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés de mourir. Mais c'est ici le pain qui descend du ciel : celui qui en mange ne mourra pas. Moi je suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain-là, il vivra éternellement (v49-51)
- Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous (v53)
C'est après toutes ces paroles de Jésus qu'il est écrit que plusieurs de ses disciples dirent : « ce langage est bien difficile à accepter ! Qui peut continuer à L'écouter » ? Une telle question suppose qu'il faudra choisir : soit continuer à suivre Jésus ou cesser de Le suivre. Les Douze ont décidé de suivre leur Maître.
Connaissant le fond de la pensée des disciples, Jésus apporte quelques précisions à son enseignement : « C'est l'Esprit qui donne la vie...Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. Hélas, il y en a parmi vous qui ne croient pas ». Jésus veut dire par là que celles et ceux qui s'attachent avec foi à ses paroles reçoivent le Saint-Esprit qui transforme et communique la vie en Christ. Jésus sait tout et savait, comme il est écrit, quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui allait le trahir (Judas). Jésus ajouta : « C'est bien pour cela que je vous ai dit : Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est accordé par le Père ». Ceci ayant été clairement dit, dès ce moment -là, beaucoup de ceux-là mêmes qui se disaient être les disciples de Jésus L'ont abandonné et ont cessé de Le suivre, établissant ainsi clairement, qu'ils n'étaient pas les Siens. A travers les déclarations de Jésus et les réactions des uns et des autres, il apparaît que Jésus veut amener les gens à prendre position sur son enseignement. Alors, Jésus se tourna vers les Douze et leur demanda : « Et vous, voulez-vous vous aussi vous en allez » ? Pierre, au nom des Douze répond à Jésus : « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous avons cru en Toi, nous savons que Tu es le Saint (Oint) de Dieu ». Pierre confirme ainsi l'engagement des Douze (« Les Douze » représente une entité même si l'un est identifié par Jésus comme un diable qui va Le trahir). En effet, Judas aussi faisait partie des Douze et a eu les mêmes enseignements que les onze autres. Il a aussi pu bénéficier de la grâce de Dieu qui voulait que lui aussi Lui obéisse et Le craigne pour être sauvé, mais il n’a pas saisi cette grâce de Dieu...
Pour les auditeurs Juifs de Jésus parmi la foule, certaines allusions à leur Histoire auraient pu les amener à réaliser la portée du message de Jésus. Pour les uns, c'était quelque chose d'incompréhensible parce qu’on ne peut pas toujours tout comprendre. Pour les autres, ils comprenaient les attentes de Jésus mais n'étaient pas prêts à se soumettre à ce que voulait Jésus. Pour certains, certaines paroles ont été prises au premier degré et donc inadmissibles pour eux lorsque Jésus parle de manger sa chair et boire son sang alors que Jésus voulait montrer que celui qui veut être son disciple devait se consacrer entièrement pour Lui, en Le servant et en témoignant de l’amour qu’ils ont auront reçu de Lui. À quelques jours de la célébration de la Pâques, qui nous rappelle la résurrection triomphante de notre Seigneur Jésus, n’oublions jamais que Jésus est notre Espérance. Or, l’espérance est une attente confiante. Sans espérance, la vie n’a pas de sens. Le Nouveau Testament présente l’espérance comme la reconnaissance que Christ est l’accomplissement des promesses de l’Ancien Testament. L’espérance nous pousse à persévérer dans la souffrance. Celles et ceux dont l’espérance est en Christ L’exalteront par leur vie et par leur mort. Héb.6.19 rappelle que « cette espérance est pour nous comme l’ancre de notre vie, sûre et solide ».
Joyeuses Pâques à toutes et à tous.
Il sait tout... vraiment ?
Jonathan SAVIN
Une révolution !
Depuis plusieurs semaines, les média parlent de lui. Il serait l'espoir des élèves et des étudiants (pour faire à leur place leurs devoirs et leurs dissertations) et le cauchemar des profs (va-t-il me remplacer ? comment repérer si ce n'est pas lui l'auteur de la copie que je corrige à l'instant ?). Lui, c'est ChatGPT, un système d'intelligence artificielle (IA) qui explore tout internet en quelques secondes pour répondre à votre question. Il sait tout ! Quoi de mieux pour répondre à ma soif de connaissance, mieux comprendre le monde et rendre plus légère ma vie au quotidien !
Pas si vite
Mais commençons par lire "les phrases écrites en petit". Les auteurs précisent que GPT est "susceptible de produire occasionnellement des informations incorrectes, des instructions nuisibles ou un contenu biaisé". Tout de suite, ça calme ! Est-ce qu'un tel système peut m'aider au quotidien ? Pour mieux comprendre la technologie ou la science, peut-être. Mais au plus profond de moi, il y a aussi des émotions, une quête d'identité, une quête de sens. Dis-moi, GPT, tu peux m'aider ?
Le sens de la vie selon GPT
En moins de 10 jours, nous avons appris le décès soudain de 4 personnes dans notre cercle familial et
d'amis, par maladie ou suicide. À chaque fois, ça a été la sidération, le choc, l'effondrement. Quel sens donner à ces événements tragiques ? Quel est le sens de la vie, de ma vie ? J'ai posé la question à GPT (réponse en 500 mots max s'il te plait). Voici sa conclusion : "en définitive, le sens de la vie est un concept profondément personnel et subjectif qui peut prendre de nombreuses formes en fonction des croyances, des expériences et des aspirations de chacun. Bien qu'il n'y ait peut-être jamais de réponse définitive à cette question, la recherche d'un sens et d'un objectif peut inciter les individus à mener des vies épanouissantes et significatives". Je me sens bien seul et démuni face à cette réponse. Normal, c'est juste la synthèse de l'humanisme ambiant : pas de vérité, pas de certitude, juste la finalité de vivre pour soi. Au final, aucun réconfort, juste un mensonge !
Voir plus large et regarder plus haut...
Le pasteur et évangéliste Wilhelm Busch (1897-1966) a fait de cette question l'objet du deuxième chapitre de son livre, "Jésus notre destin" (disponible dans la bibliothèque de l'église). Il y montre que bien des personnes se contentent d'une réponse superficielle (je vis pour servir ma famille, mon pays, pour sauver des vies, etc.) ou même aucune (la vie est le fruit du hasard donc il ne faut pas lui chercher de sens). Mais pour trouver une réponse solide, tournons-nous vers Celui qui sait (vraiment) tout, parce qu'Il est le Créateur. Sa Parole nous présente des certitudes. À ses yeux, notre vie a une valeur, sinon pourquoi serait-Il venu Lui-même, en Jésus, à notre rencontre et pour subir notre punition (Ph 2 : 6-8)? Notre vie prend son sens dans le projet de Dieu : nous pouvons devenir Ses enfants (Jn 1 : 12-13) et entrer dans Son plan sur lequel la mort n'a pas de pouvoir (Mt 16:18). Notre vie a un objectif : Jésus nous a donné une grande mission (Mt 28:19-20). Est-ce que c'est là le sens que tu veux donner à ta vie ?
...même dans la tourmente
Pourtant, malgré ces certitudes, devant la disparition d'un proche, nous restons quand même pleins d'interrogations, d'incompréhensions, de colère même. Pour avancer sur notre chemin, le pasteur David Théry propose cette prière : "Père, je t’apporte ma souffrance et ma colère. Merci parce que je peux te les exprimer car tu es aussi en colère contre la mort. Je t’ouvre mon coeur afin que l’Esprit de vérité et Ta parole en moi remplacent les mensonges qui viennent accentuer ma souffrance et me privent de Ta consolation. Je choisis de croire en Ta bonté, relève-moi ! Au nom de Jésus, Amen".