Alain BERNO
Ses voies ne sont pas nos voies : le cœur de Dieu
Quand la vie tourne au drame, les chrétiens rappellent souvent aux autres, en haussant lesépaules, que les voies de Dieu ne sont pas les nôtres. C’est ainsi qu’ils communiquent les mystères de la divine providence par laquelle Dieu orchestre les évènements de manière surprenante. Il est vrai que les profondeurs mystérieuses de la providence divine sont une vérité biblique précieuse.
Mais quand on regarde le contexte de ce verset d’Esaïe 55, nous voyons qu’il est tout autre, il parle du cœur compatissant de Dieu pour le pécheur :
« Cherchez l’Eternel pendant qu’Il se trouve ; invoquez‐le tandis qu’il est près. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Eternel qui aura pitié de lui, à notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner. Car vos pensées ne sont pas mes pensées et mes voies ne sont pas vos voies, dit l’Eternel. Autant les cieux sont élevés au‐dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au‐dessus de vos voies et mes pensées sont au‐dessus de vos pensées ».
Esaïe 55 : 6‐9
Ce que ce texte souligne, c’est que Dieu est bien au-dessus de ce que nos coeurs peuvent imaginer de sa capacité de pardon. Notre esprit humain est enclin à concevoir Dieu à notre image, notre ressemblance, avec une capacité à pardonner limitée (« trop c’est trop » !). Mais Dieu est infiniment au-dessus de ce que nous pouvons imaginer de Lui. Non seulement sa capacité de pardon n’a pas de limite, mais Dieu désire ardemment que le pécheur, le méchant revienne vers Lui pour pouvoir lui pardonner, Il les appelle en masse par la bouche de Son prophète Esaïe. Il ne leur promet pas de leur « passer un savon » pour tous leurs péchés, puis de les pardonner, Il leur promet Sa pitié, c’est-à-dire qu’Il est sensible à leur pitoyable condition de pécheur qui les sépare de Sa bénédiction, et veut les en sortir moyennant leur sincère repentance. Voilà de quoi est fait le cœur de Dieu, de quoi est faite la pensée de Dieu qui ne sont ni notre cœur étroit ni notre pensée étriquée, ce qui explique en quoi Ses voies sont au-dessus des nôtres. Une amie croyante à qui je parlais du pardon que je vivais, ne pouvait pas imaginer qu’on puisse tout pardonner, d’ailleurs elle en voulait encore à son père d’avoir ruiné sa famille en dilapidant ses biens. Je lui disais que la présence de Dieu dans une vie avait pour effet de nous faire voir comme Il voit, et nous communiquait cette puissance de pardon qui est inimaginable en-dehors de Lui.
La seule autre expression semblable de la Bible concernant Dieu se trouve dans le Psaume 103 :11 où David prie ainsi «Autant les cieux sont élevés au‐dessus de la terre, autant sa bonté est grande pour ceux qui le craignent ».
Ces deux passages se répondent l’un l’autre et enseignent sur l’infinie compassion et l’infinie bonté de Dieu qui dépassent la conception de nos cœurs souillés et séparés de Lui.
Trop de personnes ne viennent pas à Dieu parce qu’elles se pensent trop mauvaises, trop égoïstes, trop immorales, qu’elles ont fait trop de mauvaises choses pour être aimées par Dieu. Elles se trompent, faisons-leur savoir. Mais cette pensée peut rester en partie ancrée en nous chrétiens, chassons-la avec Esaïe 55 et retrouvons une vision juste de notre Dieu riche en bonté, lent à la colère, au regard naturellement compatissant sur nos faiblesses et qui nous appelle sans cesse à revenir auprès de Lui pour nous en délivrer et nous bénir par l’œuvre de son Fils Jésus à la croix qui nous Le fait connaître.
Inspiré par « Doux et humble de Cœur », chap 17, Dane Ortlund, éditions « Cruciformes »
LE NOM DE JÉSUS
Guido
Un nom qui révèle le plan de Dieu
Dès les temps anciens (Ésaïe 7:14), le prophète a annoncé la naissance d’un fils que l’on appellera Emmanuel, ce qui signifie «Dieu avec nous». Ainsi, l’amour de Dieu pour ses créatures n’a jamais failli: de tous temps Dieu a cherché à renouer le contact avec les êtres humains que nous sommes, et cela malgré le péché (désobéissance, rejet de Dieu…) qui nous habite depuis la chute d’Adam et d’Eve.
La naissance de Jésus et la fête de Noël associée nous rappellent la réalisation de cette prophétie d’Ésaïe. Bien plus, l’Évangile nous révèle (Matthieu 1:21) que Jésus sauvera son peuple de ses péchés. Il y a donc une bien une volonté de rencontre et une dimension de salut destinées à ceux qui croient.
Un nom qui divise
Les chapitres 1 et 2 de l’Évangile de Matthieu présentent des personnages dont l’attitude face à la naissance de Jésus est très diverse. Il y a d’une part des personnages que l’on retrouve dans les crèches, qui représentent le contexte de la naissance de Jésus. Parmi eux nous trouvons bien sûr Marie et Joseph, mais aussi ces bergers qui ont quitté leur troupeau pour rencontrer l’enfant roi, ou encore les mages d’Orient qui ont identifié cette étoile si mystérieuse qui les a conduits à Béthléem. Le point commun de ces personnages peut se résumer en trois attitudes:
- se laisser interpeller, croire l’incroyable, se mettre en marche. En effet, que ce soient les parents de Jésus, les bergers ou les mages, ils ont tous accepté l’interpellation divine. En est-il encore de même pour nous aujourd’hui?
- à l’opposé, il y a des personnages très bien informés de la naissance de Jésus à Bethléem (Matthieu 2:5-6) mais qui n’en font aucun cas. Il s’agit là des principaux sacrificateurs et des scribes, sachants de ces temps bibliques, et du roi Hérode et de sa cour. Pour les uns, une forme d’indifférence, et pour les autres la crainte de perdre ce qui leur semble si cher: «argent, pouvoir, notoriété…». Indifférence et crainte, voilà sans doute les ingrédients toujours d’actualité du rejet de Dieu et de son plan de salut.
Un nom qui sauve
Dans Actes 4:11-12, il est dit «Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle. Il n 'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les
hommes, par lequel nous devions être sauvés». Ce texte central du nouveau testament résume en quelques mots le plan de salut de Dieu. Mais de quoi l’homme a-t-il besoin d’être sauvé? Quels sont les dangers qui le menacent?
Selon le dictionnaire Larousse, sauver signifie «faire échapper un être vivant au risque de mort qu'il encourait». Cette définition s’applique parfaitement au message de salut de Jésus Christ. En effet, depuis la désobéissance d’Adam et Ève, une rupture s’est installée entre eux et Dieu avec pour conséquence la mort. Le risque pour l’homme d’être séparé définitivement de son créateur est donc bien réel et c’est pour cela que Jésus est venu, qu’Il a donné sa vie. Afin que «quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle» (Jean 3:16).
Le même dictionnaire donne une deuxième définition au verbe sauver: «soustraire quelqu'un, un groupe, quelque chose à un danger grave ou mortel, les préserver de ce qui les menace». Là encore une définition qui s’applique parfaitement à l’Évangile de Jésus Christ. En effet, le péché que l’apôtre Paul dénomme aussi égoïsme, blasphème, rébellion, ingratitude,
irréligieux, cruauté, traitrise… (2 Timothée 3:2) représente un danger grave et mortel. Ainsi, Jésus est venu pour réserver l’humanité de ce qui la menace.
Quelle sera notre attitude à la fin de cette année 2023 et à l’aube de 2024 ? Allons-nous ressembler à Joseph et Marie, aux bergers, aux mages, ou au contraire aux chefs religieux, au roi Hérode… Allons-nous nous laisser interpeller par Jésus, celui dont nous fêtons l’anniversaire chaque année? Allons-nous croire à l’incroyable message de l’Évangile qui sauve des vies? Allons-nous nous mettre en marche pour suivre le Christ?
Cher ami,
Jean Maurice DIEDHIOU
Il y a quelques jours, je me demandais quel message je pourrais t’envoyer pour Noël. En y pensant, il m’est venu l’idée de te parler de l’identité, et à ce propos : Qui es-tu, dis-moi ? Le but de ma lettre, c’est de rappeler ce que Dieu a dit que nous sommes devenus par la foi, toi et moi en Christ. Et si on lisait ce verset très connu ? 2 Corinthiens 5 : 17 « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.» Je t’imagine te poser la question « mais où veut-il en venir » ? De quoi veut-il me parler ? En effet il y a trois types de mensonges qui pourraient maintenir le chrétien dans l’esclavage alors qu’il est libre en Christ.
Les mensonges de l’ennemi
Comme le dit si bien Éphésiens 6 : 10-12, la ruse est un artifice que Satan utilise pour induire en erreur, pour détourner la vigilance, pour semer le doute par le mensonge, étant le père du mensonge (Jean 8 :44) (Voir dans Gen 3 : 1) « Dieu a-t-il réellement dit » ? Ainsi, comme il a menti pour mettre le bazar chez Adam et Eve, il s’en sert également pour détourner le chrétien du droit chemin. Note ceci, quand Satan te dit que ton péché est si énorme, pour te faire douter du pardon de Dieu, rappelle-toi que Jésus a pardonné même au brigand à la croix : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » Luc 23 : 42 – 43. Donc accepte le pardon de Dieu et pardonne-toi, toi-même.
Les mensonges des autres
Le monde est plein de frustrations. En France en particulier, nous sommes dans une société oppressive, intrusive et ambivalente. Pour réussir, quelqu’un est prêt à salir son prochain. Pour se faire mieux voir, certains éteignent les autres. Les pharisiens ont dit de Jésus qu’il « chassait les démons par le prince des démons » Matt 12 : 24 et ce par jalousie. Rappelle-toi que le cerveau est la machine la plus complexe et la plus intelligente qui a jamais existé. Mais également, c’est la partie chez l’homme la plus influençable. Voilà pourquoi des destinées sont brisées à cause des mensonges auxquels le cerveau a cru.
Ses propres mensonges
Quand on ne sait pas qui on est, comment peut-on envisager de faire des projets ? La définition de soi conditionne notre vision globale de la vie, du monde et de nous-même. Un chat qui veut participer à une compétition de natation risque la mort s’il ignore qu’il ne sait pas nager. Idem pour un poisson qui veut participer à un concours de résistance à la chaleur dans une poêle bien chauffée : il va plutôt cuire. Et donc, qui es-tu toi ? En effet, ignorer son identité est un risque majeur. Mentir à soi-même c’est prétendre se connaitre alors qu’on sait au fond qu'on ne sait pas qui on est. On s’attribue ainsi qualités et défaut pour combler le vide. Tu peux savoir qui tu es, tu sais !
Note ceci : Dieu nous dit qu’une fois converti, repenti, on est pardonné et on devient une nouvelle personne (2Cor 5 :17). Il nous donne un nouveau commencement, une nouvelle vision de la vie, du monde et de soi. Écoute l’Esprit de Dieu (Rom 8 :16) et ne laisse donc personne ni toi-même te faire dévier.
Une proposition ? Lis la Bible. Jean 8 : 32 dit que la connaissance de la vérité donne la liberté. Alors qui es-tu ?
Au début de cette lettre, j’ai supposé que tu sois chrétien. Est-ce bien le cas ? Sinon, veux-tu en parler ? Jean 3 :16 dit « si tu crois au Fils, tu auras la vie éternelle ». Veux-tu y réfléchir ?
Joyeux Noël à toi et à ta famille !
L’Éternel le Maître de l’univers, le Dieu de Jacob est avec nous
Soungalo ZAGRE
Lecture : Psaumes 46.1-12
Commentaires : Ce psaume fait partie des cantiques de louanges qui célèbrent la délivrance vécue face à un grand ennemi. Le thème du psaume est donc la présence constante de Dieu, toujours là pour aider, protéger, surveiller et donner la paix, car son pouvoir est illimité et sa victoire finale certaine, et Dieu ne manquera pas de délivrer celles et ceux qui L’aiment. Et Dieu seul sait combien de fois Israël a été confronté à des ennemis plus puissants que lui militairement, parfois en nombre de combattants mais très souvent, Dieu a permis aux Israélites de sortir victorieux.
Combien de fois des chrétiens citent le verset 2 quand tout semble s’effondrer devant eux : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours toujours présent dans la détresse » ! C’est effectivement un verset qui fait du bien quand on le reçoit alors qu’on est en train de vivre des moments difficiles, ça redonne l’espoir et booste pour persévérer dans l’adversité, dans les épreuves espérant qu’on s’en sortira victorieux.
Si le peuple d’Israël a été habitué à recevoir le secours et l’appui de l’Éternel Dieu, il en a fait l’expérience et on peut aisément comprendre les raisons de ce cantique de louange pour célébrer toutes les délivrances que Dieu lui a accordées durant son histoire.
On peut aussi comprendre certaines affirmations fortes, avec une forte assurance comme ces versets 3 et 4 : « C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, quand les montagnes sont ébranlées au cœur des mers et que les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu’à faire trembler les montagnes… ».
Quant aux versets 6 à 12, ils rappellent la grandeur et la toute-puissance de l’Éternel Dieu, le Maître de l’univers, ce qui amène le psalmiste à lancer cet appel : « Venez contempler ce que l’Éternel a fait, les actes dévastateurs qu’Il a accomplis sur la terre ».
Rappel :
1)Dieu est au milieu de la ville (de Jérusalem), elle n’est pas ébranlée : Dieu la secourt dès le point du jour.
2)Des nations s’agitent, des royaumes sont ébranlés, l’Éternel le Maître de l’univers est avec nous, le Dieu de Jacob est une forteresse pour nous.
4)C’est Lui qui a fait cesser les combats jusqu’aux extrémités de la terre ; il a brisé l’arc et rompu la lance, Il a détruit par le feu, les chars de guerre.
5)Arrêtez et sachez que je suis Dieu ! Je domine sur les nations, je domine sur la terre.
6)L’Éternel, le Maître de l’univers est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une forteresse
Oui, Dieu est le même hier, aujourd’hui et éternellement ! Ce qu’Il a fait dans le passé, Il peut le refaire aujourd’hui, et demain…
En cette période de fortes tensions internationales en plus de la crise ukrainienne et la résurgence du conflit entre Israël et ses voisins Arabes, ce texte est très parlant et interpelle : Dieu est et reste notre refuge même au milieu de la confusion la plus totale comme ce fut le cas avec son peuple Israël il y a des milliers d’années.
Comme je l’ai évoqué mardi soir à la réunion de prière, cette violence qui fait des victimes innocentes tant palestiniennes qu’Israéliennes, doit nous amener à redoubler de prière pour que Israéliens et Palestiniens non chrétiens saisissent eux aussi la grâce de Dieu car s’ils étaient tous à Christ, ces drames et tragédies meurtriers qui durent depuis plus de 75 ans, se seraient passés autrement : parce que la destination des enfants de Dieu, des chrétiens, c’est le ciel, la Jérusalem céleste, dans la félicité éternelle avec Christ et non pas sur cette terre ici-bas pour laquelle ces personnes se vouent une haine réciproque et s’entre-tuent.
En étant chrétiens et connaissant la Parole de Dieu, nous pouvons avoir tendance à prendre position de façon inconditionnelle pour Israël, parce que nous nous rappelons que c’est le peuple d’Israël que Dieu a jadis élu il y a des milliers d’années pour se faire connaître aux autres nations. Oui, Dieu qui est Dieu de grâce, n’a pas annulé cette élection même si encore à ce jour, tout Israël n’est pas encore sauvé. Mais pour cela, l’apôtre Paul en donne les raisons dans sa lettre aux chrétiens de Rome :
« Frères et sœurs, je ne veux pas que vous restiez dans l’ignorance de ce mystère, pour que vous ne croyiez pas détenir en vous-mêmes une sagesse supérieure : l’endurcissement d’une partie d’Israël durera jusqu’à ce que l’ensemble des non-Juifs soit entré dans le peuple de Dieu, et ainsi, tout Israël sera sauvé. C’est là ce que dit l’Écriture : « De Sion viendra le Libérateur ; il éloignera de Jacob toute désobéissance. Et voici en quoi consistera mon alliance avec eux : c’est que j’enlèverai leurs péchés ». Si l’on se place du point de vue de l’Évangile, ils sont devenus ennemis de Dieu pour que vous en bénéficiiez. Mais du point de vue du libre choix de Dieu, ils restent ses bien-aimés à cause de leurs ancêtres. Car les dons de la grâce et de l’appel de Dieu sont irrévocables ». Romains 11.25-29.
Pour ces raisons données par Paul, nous devons prier pour le salut d’Israël en tant que peuple et nation afin que le voile qui l’empêche pour l’instant de reconnaître Christ, leur Messie tant attendu, tombe enfin et qu’il croie ! et ce, même si nous ne sommes pas toujours d’accord avec les choix et les décisions des autorités politiques d’Israël.
Prions surtout pour les chrétiens Israéliens et Palestiniens qui subissent la persécution de la part des leurs dans leur territoire respectif.
Prions pour le salut de tous les non-chrétiens Palestiniens
Prions pour la véritable paix de Christ soit acceptée et règne dans cette région du Proche Orient
Prions pour que cette situation n’ait pas un impact négatif en France, en Europe et dans le reste du monde. Prions pour que cette situation ne divise pas les chrétiens, l’Église de Christ.
Enfin, prions pour que les chrétiens, assimilés à l’Occident par des musulmans fanatiques, ne soient pas les cibles de ces fanatiques de par le monde.
Il y a 500 ans. Il s'appelait Martin...
Il y a 500 , en 1523, un moine arrivait à Strasbourg. L'Histoire a presque oublié son nom, pourtant son influence a été immense. Il s'appelait Martin Bucer. Et si nous nous laissions interpeler par sa foi et ses engagements ?
Sa vision des relations humaines
En 1523, Bucer publie son premier livre, intitulé "De l'amour du prochain". Tout un programme: "que nul ne vive pour soi-même, mais pour les autres". Bucer encourage au service mutuel: "le croyant a été créé pour le service de ses frères". Et toi, en cette rentrée, veux-tu servir tes prochains: ta famille, tes collègues, ton église ?
Sa vision du culte et de l'Église
Lors de nos cultes, la louange est animée par le chant, avec des musiciens; la Cène est partagée comme une mémoire; petits et grands reçoivent un enseignement fondé sur la Bible. En tout cas, c'est l'objectif ! C'est en partie un héritage de Martin Bucer. En 1524, il donne des recommandations pour le déroulement du culte: au lieu des rituels et des vêtements liturgiques, la prière et l'écoute de la Parole pour faire grandir la foi. Moins austère que d'autres réformateurs, Bucer encourage au chant en commun, accompagné par des instruments: le culte est aussi une fête ! Et toi, aujourd'hui, comment vois-tu le culte ? Comment t'y prépares-tu ? Est-ce que tu es engagé dans sa préparation ou son animation?
Bucer a aussi une vision de l'Église en décalage avec son époque. Selon lui, elle réunit des professants. Bucer n'a pas suivi les anabaptistes de son temps concernant le baptême sur confession de foi, mais il a institué la confirmation (protestante) pour exprimer un engagement personnel et volontaire envers Dieu. Et toi, vis-tu une foi personnelle ou seulement une tradition ?
Bucer a également proposé une nouvelle organisation d'église, avec des responsables chargés de différents ministères (pasteur, diacre, anciens, pour le service, l'enseignement, la discipline). Pas facile d'être un responsable dans l'église. Est-ce que tu pries régulièrement pour ceux de ton église ? Est-ce que tu les encourages aussi ?
Et pour l'éducation, Bucer est encore en avance sur son temps. Dès 1526, il organise un enseignement religieux pour les enfants le dimanche après-midi, les débuts de "l'école du dimanche". Dès 1530, il se bat pour la création d'écoles à Strasbourg, gratuites, pour garçons et pour filles. Il voulait que les enfants sachent lire la Bible personnellement pour y découvrir le Salut en Jésus. Et nous, comment vivons-nous la mission que Jésus nous a donné de partager l'Évangile ?
Sa vision de l'unité en Christ
En quelques années, Bucer fait plus de 40 voyages entre Strasbourg et les grandes villes d'Allemagne et de Suisse. À l'époque, c'est extraordinaire. Son objectif est l'unité de l'Église. Face aux bouleversements sociaux, politiques et théologiques de l'époque, Bucer veut être un médiateur. Il manifeste beaucoup d'écoute et un fort esprit d'unité. En particulier avec les anabaptistes: même en désaccord avec eux sur le baptême, il souligne leur "zèle touchant pour l'honneur de Dieu et de l'Église", étant de "merveilleux témoins de la vérité". Luther, Zwingli ou Calvin se sont montrés beaucoup plus rudes, même persécuteurs. Et toi, te sens-tu membre de l'église de Christ? Même au delà de l'église locale? T'intéresses-tu aux églises et oeuvres alentour ou plus loin (Entente de Nancy et Environs, notre Association, les missions soutenues, l'Église persécutée)? Est-ce qu'un dimanche par an sur ces thèmes suffit à nourrir ta communion fraternelle ?
Un exemple imparfait
Bien sûr, Martin Bucer a eu ses faiblesses, ses erreurs. Mais il s'est pleinement engagé pour Christ, sans compromis sur l'essentiel. Il s'est opposé directement à l'empereur Charles Quint qui voulait imposer la religion catholique, et a du finir sa vie exilé en Angleterre. Il voyait plus loin, plus haut. Sa devise était "ma patrie est au Ciel". Sa vie, sa foi, ses combats nous encouragent à nous engager pour Dieu. Alors, dans l'un ou l'autre des thèmes évoqués, quels seront tes engagements pour cette rentrée ?
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J. Savin
Après quoi courons-nous ?
Alain
Je croise souvent le dimanche matin en venant au culte des « coureurs », je parle d’hommes ou de femmes qui courent pour entretenir leur forme physique, et la pensée qui me vient à l’esprit est : « s’il savait le salut que Jésus a obtenu pour lui (elle), il ne serait pas en train de courir à ce moment mais de venir à l’église pour le célébrer avec nous ».
Ce dernier dimanche, sur le chemin vers Ligny-en-Barrois pour le culte en commun j’en ai vu un qui passait en contrebas d’un pont, le long d’une berge, et il m’est venu la phrase « après quoi court-il »?
Sans doute inspiré par Raymond Devos, habile humoriste du siècle passé qui dans son sketch « Où courent-il ?», que je vous recommande, passait en revue les raisons de toute une ville où tout le monde courrait : « Il y en a qui courent au plus pressé, celui-ci court pour la gloire, celui-là court à sa perte…le reste du temps ils courent faire leurs courses au marché » !
En ce moment ce sont les mondiaux d’athlétisme à Budapest (Hongrie), où l’on court pour des médailles et pour la performance. S’inspirant des performances semblables des athlètes des jeux de Corinthe, l’apôtre Paul disait aux
chrétiens locaux : « Je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ »(Philippiens: 3.14), et l’auteur de l’épître aux Hébreux : « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans l’épreuve qui nous est proposée » (Hébreux: 12.1). Voilà une bonne raison de courir, pour « rester dans la course », dirais-je, rester dans la foi en Jésus-Christ notre Sauveur, jusqu’à la fin comme Paul : « J'ai combattu le bon combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi » (2 Tim 4 :7). Voilà la seule course qui compte vraiment, celle qui a de la valeur aux yeux de Dieu et « nous entraîne » à la suite de Christ vers son royaume dans une suite logique et éternelle !
Seulement le risque, quand on court, c’est de rater…la marche ! (Encore Raymond Devos). D’ailleurs la marche est aussi une course des épreuves d’athlétisme qui a tout autant sa récompense prévue, alors pas de panique, chacun peut avoir la cadence qui lui convient dans sa vie chrétienne, l’important c’est d’avancer vers Christ. Le même Paul écrivait d’ailleurs : « Au reste, frères, puisque vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire et plaire à Dieu, et que c'est là ce que vous faites, nous vous prions et nous vous conjurons au nom du Seigneur Jésus de marcher à cet égard de progrès en progrès ».( 1 Thess 4 :1)
L’important avec Dieu n’étant pas la vitesse mais la qualité, il dit encore en Ephésiens: 4.1-3 « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d'une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience, vous supportant les uns les autres avec amour, vous efforçant de conserver l'unité de l'esprit par le lien de la paix ». Voilà la bonne manière de marcher, car en effet comme le dit l’apôtre Jean : « Celui qui dit qu'il demeure en lui (Jésus) doit marcher aussi comme il a marché lui-même » (1 Jean 2:6).
Voilà un bon mot d’ordre pour cette rentrée 2023, que chacun de nous marche, ou coure, dignement dans la foi et dans les missions que Jésus notre maître a donné et donnera à chacun, dans la prière pour qu’Il nous préserve de la chute. Bonne rentrée à tous !
JE CROIRAI SI…
Guido RYCHEN
Le disciple Thomas s’est rendu célèbre par sa prise de position « Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point ». Est-il si difficile de croire ? Jésus dira à son tour dans Jean 20 « Heureux ceux qui n’ont pas vu mais qui ont cru ! ». En ce début d’été 2023, je vous invite à méditer sur un texte biblique de l’ancien testament (2 Rois 5 : 1-14) que je vous invite à lire avec attention. Dans ce texte se côtoient des personnages exemplaires animés d’une foi vivante et des personnages qui rapidement doutent d’une possible intervention de Dieu.
Une foi exemplaire
Dans le récit de 2 Rois 5, il est question d’un général syrien, du nom de Naaman, qui avait mené des opérations militaires dans le pays d’Israël et qui souffrait d’une maladie incurable, la lèpre. Une jeune servante déportée du pays d’Israël, prisonnière dans ce pays étranger, indique à la femme du général une piste de guérison via un prophète du Dieu d’Israël qui se trouve en Samarie. La foi de cette fille est remarquable, non seulement elle sait que Dieu « Peut le faire » à travers le prophète mais elle fait tomber les barrières humaines en indiquant au général syrien que même un ennemi d’Israël peut bénéficier de la bonté du Dieu d’Israël. Dans le même texte, le prophète Elisée dira « Fais venir vers moi ce syrien, et
Il saura qu’il y a un prophète en Israël ». Ainsi, aucune place pour le doute chez la jeune fille de porte e ou chez le prophe te Elise e.
Place au doute …
Le même récit fait état de deux autres personnages qui se mettent à douter de la situation. Il y a d’une part le roi d’Israël qui voit dans la visite du général syrien une occasion de dispute avec le peuple d’Israël. Après avoir lu la lettre envoyée par le roi de Syrie, le roi d’Israël déchira ses vêtements et dit « Suis-je Dieu, pour faire mourir ou vivre ? En effet il s’adresse à moi afin que je guérisse un homme de la lèpre ». Le roi avait complètement oublié la toute puissance du Dieu de son peuple et de ses ancêtres, à tel point qu’il se sentait désemparé.
De son côté le général syrien n’a guère apprécié la recommandation du prophète qui lui suggérait d’aller se laver 7 fois dans le fleuve Jourdain. A cette invitation, le général syrien a répondu. Le verset 12 indique que le général syrien « tourna le dos et partait plein de colère ». La suite du texte nous montre que Naaman a finalement écouté ses serviteurs lui conseillant de suivre les recommandations du prophète Elisée, et il a été guéri avant d’exprimer sa reconnaissance et son attachement au Dieu d’Israël.
Dieu utilise de petites choses
Naaman aura dû apprendre une certaine humilité. Lui, riche et puissant, devra finalement sa guérison à des choses simples : la parole d’une servante, le geste d’obéissance demandé – se plonger dans l’eau d’un pays étranger –, les conseils de ses propres serviteurs. Par lui-même, Naaman aurait refusé la consigne d’Élisée. Il a fallu que ses subordonnés lui fassent entendre raison, et qu’il les écoute. Ce n’est pas la gloire et la puissance des rois qui comptent, mais c’est de faire la volonté de Dieu (Le Guide, 27/06/2023).
Foi ou doute ?
Ce texte de 2 Rois 5 m’interpelle. En ce début d’été, ressemblons-nous à la jeune fille, au prophète Elisée ou aux serviteurs du général qui ont cru sans hésiter ? Sommes-nous au contraire comme le roi d’Israël ou le général dans ses premières réactions, englués dans nos citadelles de « pouvoirs, richesses, honneurs, responsabilités » pour ne plus croire en l’intervention extraordinaire de notre Dieu ?