L'Avent, et l'après
Alain Berno
Noël est certainement la fête chrétienne la plus exaltante pour les chrétiens, et la plus fêtée par les non-chrétiens. Elle est la seule qui prend ses marques aussi longtemps avant sa date et qui marque encore longtemps après. Des souvenirs d’enfance de Noëls heureux restent pour toujours dans les mémoires, que l’on soit chrétien ou pas.
Comme le dit Pierre Lachat dans une de ses chansons :
« Il ya quelque chose dans le cœur, qui bouge quand on dit Noël».
Dès la première semaine de Novembre les décorations apparaissent dans les magasins, et les rayons de jouets et de chocolats se multiplient, tout près de l’entrée. Mais à partir de la deuxième semaine de Janvier, nous les voyons disparaître avec leurs lumières clignotantes, donnant à nos yeux un sentiment d’ambiance festive qui s’étiole.
Et après?
Cette ambiance festive rend joyeux dès les signes du départ et jusqu’au jour « N », après lequel toute cette attente joyeuse laisse trop
vite place à la fin d’une période qui perd sa saveur. Et après ? Vivre Noël en tant que croyant en Jésus fait une grande différence. La période de 4 semaines précédant le 25 décembre est appelée « Avent » et commence le quatrième dimanche avant Noël. Elle porte donc bien son nom à une lettre près mais son vrai sens est toujours mal connu
car elle a en vérité une portée bien plus grande que la temporalité d’une ambiance de passage et vient des premiers siècles de l’église catholique: c’est une préparation spirituelle à célébrer la venue de Jésus avec toute sa portée ultérieure pour l’humanité et pour Lui-même.
Célébration de l’Avènement
Le mot vient du latin « Adventus », qui signifie « avènement ». Le temps liturgique de l’Avent est consacré à une ardente préparation de la première venue du Seigneur, la naissance de Jésus, mais aussi de sa seconde venue, son avènement en gloire à la fin des temps. On célèbre ainsi l’avant Noël et l’après, Sa naissance mais aussi sa mort et sa résurrection qui nous donne la victoire sur le diable et nous ouvre les portes de l’Eternité de Dieu. Une telle préparation doit conserver notre joie d’après, car l’attente de notre vie éternelle avec Dieu demeure, et en est même ravivée.
Dans ces temps d’Avent, ne nous bornons donc pas à méditer les évènements liés à la naissance de Jésus, mais aussi les suivants, Ses œuvres, Ses paroles, Ses rencontres, Sa rencontre avec chacun de nous qu’il souhaite vivement, et son retour annoncé pour emmener les Siens dans un royaume au décor infiniment plus beau, plus réjouissant et
plus durable que celui de l’Avent. Considérons Noël et sa préparation lumineuse comme l’ombre des choses à venir, et vivons l’Avent tout en regardant devant, pour ne pas laisser s’envoler le bonheur avec son ambiance éphémère.
Je souhaite à tous une belle période de l’Avent, un Joyeux Noël et un bel après !
Un temps pour tout...
Jonathan Savin
Pour plusieurs, novembre n'est pas une période appréciée : il y a la Toussaint, le "blues" de l'automne et des jours plus courts. À l'heure où j'écris ces lignes, nos pensées sont aussi marquées par la crise du COVID et la mort tragique de Samuel Paty, victime d'une haine fanatique et aveugle. Plusieurs familles de notre assemblée sont dans le deuil et la douleur de l'absence d'êtres chers. De toutes parts, la mort se rappelle à notre souvenir. Et, chose pas si habituelle, le cinéma aussi s'en mêle, avec 3 films à l'affiche en novembre. Alors, si nous osions prendre du temps pour réfléchir à cette question ?
"Mourir peut attendre"... ou pas !
C'est vrai que la mort est un sujet que l'on préfère souvent repousser à plus tard : d'ailleurs, le titre du prochain James Bond n'est-il pas "mourir peut attendre", comme si ce héros survitaminé pouvait repousser l'heure de sa mort, lui ? Dans "30 jours max", le héros veut justement essayer de ressemble à James Bond dans le mois qui lui reste à vivre. Dans "Adieu les cons", le personnage de Virginie Efira veut réparer une erreur du passé tant qu'il en est encore temps.
"Si on devait mourir demain..."
En 2004, Natasha Saint-Pierre et Pascal Obispo chantaient "si on devait mourir demain, qu'est-ce qu'on ferait de plus, qu'est-ce qu'on ferait de moins ? et toi, qu'est-ce que tu ferais ?". La chanson n'a pas trop vieilli, et j'aime cette interpellation directe : même si certaines réponses paraissent dérisoires ou égoïstes (voyager, faire la fête, s'en ficher), la question est posée, t'est posée : toi, tu ferais quoi ? moment de notre mort ? C'est l'objet d'intenses débats éthiques.
Au ciné ou en chanson, cette question est moins pressante que quand c'est le corps médical qui vous la pose en direct : si vous avez été hospitalisé(e), on vous a probablement remis un formulaire de "directives anticipées". Peut-on maitriser le moment de notre mort ? C'est l'objet d'intenses débats éthiques.
Aujourd'hui, la balle est dans ton camp
Dans une parabole, Jésus pose la même question : que fais-tu de ta vie ? C'est essentiel d'y réfléchir dès aujourd'hui, car tu n'en maîtrises pas la fin (Luc 12:20-21). Où en es-tu avec Dieu ? Le Psaume 95 lance cet appel : "Aujourd’hui, si vous entendez Sa voix, ne vous endurcissez pas. Dieu dit : vos ancêtres m’ont défié voulant me forcer la main, bien qu’ils m’aient vu à l’action. C’est pourquoi, j’ai fait ce serment : Ils n’entreront pas dans mon repos. ». Ces paroles sont toujours d'actualité puisqu'elles ont été reprises mot pour mot dans la lettre aux Hébreux (Hé. 3). De même, Paul adresse au nom de Dieu cet appel à tous les hommes : "C’est au nom du Christ que nous vous en supplions : soyez réconciliés avec Dieu" (2 Cor 5:20). Et toi, es-tu réconcilié avec Dieu ou bien est-ce que tu préfères le défier ou l'ignorer - ce qui revient au même ? La question t'est posée aujourd'hui !
Que faire de mes "aujourd'hui" ?
Si tu fais partie de celles et ceux qui ont déjà répondu "oui" à l'appel de Dieu, cette question est aussi d'actualité : que fais-tu de tes "aujourd'hui" ? Jésus nous rappelle son Royaume nous est promis et que nous n'avons rien à craindre (Lc 12:32) mais, en attendant, nous devons rester actifs pour Lui, chaque jour (Lc 12:35-48) ! Lisez ce passage percutant, le défi est grand ! En plus, vous prendrez de l'avance pour une prochaine étude biblique ;-).
Le but de notre vie sur terre est que la gloire de Dieu soit visible au travers de nous : "Vous êtes la lumière du monde. Que votre lumière brille devant les hommes afin qu'ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste." (Mt 5:14,16). "Par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d’œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions" (Eph 2:10).
Victoire au Seigneur de la Vie
"Il y a un temps pour mourir, un temps pour pleurer" (Eccl. 3:2,4). La mort est bien présente dans notre réalité, nos larmes et nos questions sont légitimes. Mais elles vont cesser, le Seigneur l'a promis (Ap 7:17). Jésus est ressuscité et il nous promet Sa vie : "Je suis la résurrection et la vie, lui dit Jésus. Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt" (Jn 11:25).
Jésus, tu es le Seigneur de ma vie. Je te prie d'essuyer mes larmes, de me donner ta consolation, et de me conduire du temps du deuil à celui de Ta joie. Que mes "aujourd'hui" ne soient que pour Toi, pour répandre ta lumière et la vie qui vient de Toi. Amen !
Le débat eschatologique
Partie 1 : la position pré-tribulationniste.
Jean-Maurice Diedhiou
D’un point de vue eschatologique, il est important de garder à l’esprit que presque tous les chrétiens s’accordent sur trois points :
- il y aura à l’avenir un temps de tribulation tel que le monde n’en a jamais connu;
- Jésus-Christ reviendra ( Jean 14.1-3);
- les croyants passeront de la mortalité à l’immortalité lors d’un événement connu sous le nom d’Enlèvement (1 Corinthiens 15.51-52, 1 Thessaloniciens 4.16-17).
Se pose seulement la question : quand l’Enlèvement aura-t-il lieu par rapport à la Tribulation et au retour de Christ ? Les trois théories principales à ce sujet sont :
- le pré-tribulationnisme (la croyance que l’Enlèvement aura lieu avant le début de la Tribulation);
- le mi-tribulationnisme (la croyance que l’Enlèvement aura lieu au milieu de la Tribulation);
- le post-tribulationnisme (la croyance que l’Enlèvement aura lieu à la fin de la Tribulation).
Intéressons-nous aujourd’hui au pré-tribulationnisme. Cette interprétation enseigne que l’Enlèvement surviendra avant le début de la Tribulation. À ce moment-là, l’Église rencontrera Christ dans les airs, puis, peu de temps après, l’Antéchrist se révélera et ce sera le début de la Tribulation. Autrement dit, l’Enlèvement aura lieu au moins sept ans avant le retour de Christ (pour établir son Royaume). D’après cette théorie, l’Église ne subira pas la Tribulation.
Quelques points forts
Le pré-tribulationnalisme dispose de solides appuis bibliques. Par exemple, l’Église n’est pas destinée à la colère (1 Thessaloniciens 1.9-10, 5.9) et les croyants ne seront pas surpris par le jour du Seigneur (1 Thessaloniciens 5.1-9). L’église de Philadelphie a reçu la promesse qu’elle serait gardée de « l’heure de la tentation qui va venir sur le monde entier » (Apocalypse 3.10). À noter que cette promesse ne dit pas que l’Église sera préservée à travers l’épreuve, mais qu’elle en sera délivrée. Le pré-tribulationnalisme est la seule théorie qui maintient une distinction claire entre Israël et l’Église, ainsi qu’entre les plans de Dieu pour chacun d’eux. Les soixante-dix « semaines » de Daniel 9.24 sont décrétées pour le peuple de Daniel (les Juifs) et sa ville sainte (Jérusalem). Cette prophétie montre clairement que la soixante-dixième semaine (la Tribulation) sera un temps de purification et de restauration pour Israël et pour Jérusalem, pas pour l’Église. Il dispose également d’appuis historiques. Jean 21.22-23 semble attester que l’Église primitive croyait que le retour de Christ était imminent, qu’il pouvait revenir à tout moment, d’où la rumeur qu’il reviendrait du vivant de Jean. L’imminence, incompatible avec les deux autres théories de l’Enlèvement, est un élément-clé du pré-tribulationnalisme. Enfin, le pré-tribulationnalisme semble le plus en phase avec le caractère de Dieu et son désir de délivrer les justes du jugement du monde. On peut citer notamment les exemples bibliques de Noé qui a été délivré du Déluge, de Lot qui a été délivré de Sodome et de Rahab qui a été délivrée de Jéricho (2 Pierre 2.6-9).
Quelques points faibles
Le développement assez tardif du pré-tribulationnalisme, cette doctrine n’ayant été développée de manière détaillée que pendant les années 1800, est parfois perçu comme une faiblesse. Une autre faiblesse de cette théorie est qu’elle divise le retour de Jésus-Christ en deux « phases » : l’Enlèvement et le retour de Christ, que la Bible ne délimite pas clairement. Une difficulté supplémentaire est qu’il y aura clairement des saints pendant la Tribulation (Apocalypse 13.7, 20.9). Les pré-tribulationnalistes font la distinction entre les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, et l’Église du Nouveau Testament : les croyants en vie au moment de l’Enlèvement seront enlevés avant la Tribulation, mais certains viendront à Christ pendant la Tribulation.
Alors, convaincu(e)s ?
D’où me viendra le secours ?
Guido Rychen
Cette question est posée dès le premier verset du psaume 121. « Rien de nouveau sous le soleil » disait déjà l’ecclésiaste. Il est vrai que cette question nous habite lors des tempêtes que nous avons ou aurons à affronter. Ainsi, au cours des derniers mois, plusieurs membres de nos églises ont perdu des êtres chers, d’autres ont perdu leur activité professionnelle, d’autres encore ont perdu le confort d’un environnement familial serein, d’autres encore ont été atteint d’une maladie grave. D’où me (nous) viendra le secours ? Je nous invite à revisiter le psaume 121 et ses richesses. A six reprises, le psalmiste rappelle que c’est l’Eternel qui nous garde et que c’est lui qui nous offre sa protection.
Dans les deux premiers versets du psaume le texte met l’accent sur le caractère très personnel de la relation à Dieu : «Je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours ? Mon secours vient de l’Eternel ». Il est important de se poser la question à soi-même. En effet, nous avons nos propres questions et nos propres anxiétés. Puis je répondre comme le psalmiste « Mon secours vient de l’Eternel, qui a fait les cieux et la terre » ? Le Créateur de l’univers peut et veut être ce secours dont j’ai besoin.
Les versets 3-6 du psaume 21 nous indiquent la nature de la protection promise à ceux qui cherchent secours auprès de l’Eternel. Le psalmiste utilise plusieurs images parlantes :
- Le pied qui chancelle. « Il ne permettra pas que ton pied chancelle. » (v. 3). Perdre pied est une de ces expressions bien connue dans le langage quotidien. Oui il nous arrive à tous de réaliser que nos pieds chancellent, que nos appuis deviennent incertains, risqués… Du temps du psalmiste comme aujourd’hui il nous arrive de trébucher sur des cailloux, de se prendre les pieds dans des racines, de glisser sur un rocher… Les racines et les cailloux peuvent avoir toute sorte de synonymes (relations professionnelles ou de voisinage tumultueuses, relations familiales abimées, projets qui n’aboutissent pas, échecs de tous ordres…). Comprenons bien l’image poétique. « Il ne permettra pas que ton pied chancelle. » Cela signifie que nous n’allons pas déraper au point de faire une chute fatale et nous perdre pour toujours. L’Eternel est toujours là pour nous relever et nous affermir. Sa protection est certaine et acquise pour qui s’appuie sur lui.
- Le sommeil. « Celui qui te garde ne sommeillera pas. Voici, il ne sommeille ni ne dort celui qui garde Israël. » (v. 3b). Non, l’Eternel ne sommeille pas. Souvenez-vous du défi lancé au mont Carmel, qui a opposé l’Eternel à Baal « Elie se moqua des prophètes de Baal et dit : Criez à haute voix, puisqu’il est dieu, il pense à quelque chose, ou il est occupé, ou il est en voyage ; peut-être qu’il dort et qu’il se réveillera. » (1 R 18.27) Baal dormait peut-être. Notre Dieu, lui, ne dort jamais. Il est vigilant. Il nous assure d’une protection constante. Imaginez un enfant qui commence à marcher. Il a toujours besoin de quelqu’un pour le surveiller, sinon il va tomber. Et ses parents sont là ! A combien plus forte raison, le Seigneur est et sera là !
- les astres célestes. « L’Eternel est ton ombre à ta main droite, pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni la lune pendant la nuit. » (v. 5 et 6) Comme il est apaisant de se mettre à l’ombre quand il fait chaud et que le soleil tape fort ! C’est rafraîchissant, reposant de trouver de l’ombre en plein midi. « L’Eternel est ton ombre à ta main droite », Il est là, tout près, juste à côté, toute la journée. Il veille aussi toute la nuit « Pendant le jour le soleil ne te frappera point, ni la lune pendant la nuit ». Dieu nous protège en toute circonstance. N’est-ce pas réconfortant.
Combien de temps durera cette protection ? (Ps 121.7-8). N’y a-t-il pas des clauses d’exception écrites en tout petits caractères, une date de péremption ? Le texte est clair : « L’Eternel te gardera de tout mal, il gardera ton âme (ou ta vie) ; l’Eternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à toujours. » (v. 7 et 8). Peu importe le temps qui reste à courir jusqu’au terme du voyage, l’engagement du Seigneur est acquis.
Prenons courage ! Continuons à marcher et comptons sur celui qui nous gardera de tout mal, de notre départ à notre arrivée, dès maintenant et à toujours.
CROIRE C'EST PRIER
« Croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jean 14 :1) R.Delforge
L’évangile de Jean a été écrit par un intime du Seigneur qui nous explique qu’il a dû faire des choix dans ce qu’il a écrit tant il y aurait eu de choses à raconter. Il précise toutefois que ce qu’il a écrit est suffisant pour nous conduire à la foi en Jésus, une foi qui nous conduit à la vie (Jean 20 : 30-31).
Réfléchissons quelques instants à notre attitude si nous avions été à la place de Jean. N’aurions-nous pas été tentés de montrer l’abondance de choses incroyables que le Seigneur a faites ? Assurément nous aurions pensé que cela susciterait la foi.
Ce n’est pas le choix inspiré de Jean ! Il nous a laissé 5 chapitres (près d’1/4 de son évangile) qui sont consacrés à quelques heures de la soirée du Seigneur et des disciples lors du dernier repas (chapitres 13 à 17). Dans ces moments, aucun miracle visible. Même si l’omniscience, l’amour, la patience et la sagesse du Seigneur sont visibles, et vraiment miraculeuses !
Mais c'est ce partage tellement important qui a bouleversé ce disciple. Vraiment ça vaut la peine de lire et relire ces chapitres. Après avoir lavé les pieds de ses disciples pour leur donner une leçon de vie, leur montrer qu’il va partir, après avoir désigné Judas comme celui qui allait le trahir et avoir annoncé que Pierre le renierait (chapitre 13), Jésus va consoler ses disciples en les informant sur des vérités essentielles qui feront toute la différence (chapitres 14 à 16). Puis il priera pour eux et pour nous (chapitre 17) qui croyons (ou croirons).
Il y aurait tant de choses à ajouter encore que, quelque part, ça donne le tournis. Mais la réaction des disciples en dit long sur le cœur humain:
Thomas : « Seigneur nous ne savons pas... » (Jean 14 : 5).
Jésus lui dit : « Mais enfin c’est moi... ». Le problème de Thomas n’est pas dans ce qu’il ignore, mais dans ce qu’il croit ! Car savoir n’est pas croire ! Thomas ne vient pas de rencontrer Jésus. Il a passé du temps à écouter le Seigneur, il sait beaucoup de choses. Dans sa réaction, comme celle d’un porte-parole du groupe, il montre qu’en réalité, il a besoin de vivre vraiment ce qu’il a appris, de saisir concrètement les vérités absolues pour sa vie.
Combien souvent je constate des décalages entre ce que nous sommes capables d’affirmer sur Dieu – Dieu nous aime, nous connaît, nous entend, prend soin de nous, nous préserve... – et ce que nous croyons réellement lorsque nous sommes un peu secoués, découragés : est-ce que vraiment Il m’entend ? Prend soin de moi, m’a pardonné, libéré, me protège, m’aime, veille... ?
Philippe : « Seigneur montre-nous... » (Jean 14 : 8).
Jésus lui dit : « mais enfin, je suis ! ». Le problème de Philippe n’est pas qu’il n’a pas vu mais dans ce qu’il croit réellement ! Car voir n’est pas croire ! Réfléchissez quelques instants à tout ce que ce disciple a déjà vu en plus de 3 ans au contact de Jésus, lui qui est un des disciples de la première heure (Jean 1 : 43). Il était là à Cana, lors de la multiplication des pains, lors des délivrances, des guérisons, lorsque Jésus a calmé la tempête, marché sur l’eau,
parlé avec autorité... lui-même a été un instrument entre les mains du maître comme les autres disciples. Mais là il est troublé alors il demande à voir le Père... sans comprendre qu’il en a déjà vu assez et que la seule manière de voir le Père, c’est de regarder à Jésus – son enseignement, son exemple, son intimité avec le Père sont pour nous l’exemple de ce que Dieu veut aussi que nous vivions... La vie entière est un miracle mais le voyons-nous ?
Croyez en Dieu – croyez aussi en Jésus
Croire c’est donc prier et agir : « Celui qui croit en moi fera [...] parce que je m’en vais au Père [...] tout ce que vous demanderez en mon nom [...] afin que le Père soit glorifié » (Jean 14 : 12-14). Il ne s’agit pas ici de faire n’importe quoi... mais de croire ce que Jésus nous a dit.
La foi c’est une décision et un cheminement : je choisis de faire confiance, de saisir Ses promesses et ensuite j’apprends à les vivre par Sa grâce en regardant à Lui : par qui, pour qui et en qui sont toutes choses.
Que le Seigneur nous vienne en aide.
Accueillir le Christ ?
Guido RYCHEN
En ce début d’année 2020, sommes-nous disposés à accueillir le Christ dans notre quotidien, dans notre demeure ou, mieux encore, dans nos cœurs ? Si nous chantons facilement « Oui tu es digne de régner sur notre cœur », qu’en est-il de notre cœur ? Est-il prêt pour cet accueil ? Comment comprenons-nous les versets de Jean 15 :5 « …Celui en qui je demeure… » ou 1 Jean 4:16 « … et Dieu demeure en lui… » ? Il est bon de se souvenir que le projet de Dieu consiste à offrir au plus grand nombre l’accueil du Christ : « ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits » (Matthieu 18:14).
Le jour de Noël, le texte ci-dessous de Karl Barth, pasteur et théologien suisse (1886-1968), m’a interpellé et m’a rappelé qui nous sommes et qui est Dieu. Je vous invite à le découvrir :
« S’il s’agit pour le Sauveur de s’installer chez nous, Dieu soit béni qu’il existe aussi dans notre vie un recoin où le Sauveur puisse entrer sans avoir à demander, à se tenir dehors et à frapper ; un lieu où secrètement il est déjà descendu et où il attend simplement que nous le reconnaissions et que nous nous réjouissions de sa présence. Quel est cet endroit dans notre vie ? Ne pense pas à quelque chose de distingué, de beau ou de bien qui pourrait te servir de référence vis-à-vis du Sauveur, pour te rendre recommandable à Ses yeux et prêt à l’accueillir. Pas du tout, le lieu de notre vie où le Sauveur vient s’installer a ceci de commun avec l’étable de Bethléem qu’il est loin d’être beau, qu’il a même assez mauvaise apparence, n’a rien d’accueillant ni d’intime, n’est même pas rassurant, pas humain, tout proche des bêtes… C’est là que nous, les hommes, nous vivons, tous sans exception, pauvres comme des mendiants, des pécheurs perdus, des créatures gémissantes, des mourants, bref, des gens en plein désarroi. Or c’est là que Jésus-Christ vient loger, bien plus, c’est là qu’il a déjà choisi Sa demeure. Dieu soit loué pour ce lieu obscur, pour cette crèche, pour cette étable dans notre vie. C’est là que nous avons besoin de Lui et que Lui peut se servir de nous, de chacun de nous. Nous y sommes les gens qu'il Lui faut. Il attend seulement que nous Le voyons, que nous reconnaissions, que nous croyons en Lui, que nous L’aimions. Il nous y accueille. Il ne nous reste qu’à L’accueillir à notre tour et à Lui souhaiter la bienvenue. N’ayons pas honte de nous trouver en ce bas-fonds en compagnie du bœuf et de l’âne. C’est là précisément qu’Il se met tout à fait de notre côté ».
En ce début d’année, il est plus que rassurant de se rappeler que « L'Éternel ne considère pas ce que l'homme considère ; l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur » (1 Samuel 16:7).
Dans l’Évangile nous sont rapportés les témoignages d’hommes et de femmes qui ne se sentaient pas dignes d’être considérés par Dieu, tellement leur cœur et leurs attitudes n’étaient pas recommandables. Zachée était un truand, le publicain reconnaissait son état de pécheur, la femme adultère n’avait rien pour se défendre. Pourtant ce sont ces personnes qui ont été justifiées, pardonnées, graciées.
Comme l’évoque Karl Barth, quel que soit l’état de notre cœur en ce début d’année 2020, sachons que le Christ veut y faire sa demeure. Il saura remplacer la crainte par la paix, le mal par le bien, la rupture par la réconciliation. Ouvrons-lui grand la porte de notre cœur !
UN VIEIL HOMME À LA BARBE BLANCHE ET SA LISTE DE CADEAUX
J.Savin
Si vous n’avez pas collé la vignette « Stop pub » sur votre boite aux lettres, vous avez certainement déjà reçu plusieurs catalogues de jouets de Noël, de la part des grandes enseignes des environs. Chaque années, on en imprime près de 10 millions d’exemplaires ! Du coup, s’ils sont encore jeunes, vos (petits) enfants (ou neveux ou nièces, ou vos petits voisins, ou vos petits élèves, au choix) se sont certainement déjà emparés de leur paire de ciseaux et de leur bâton de colle pour préparer la liste en image des cadeaux qu’ils aimeraient découvrir sous le sapin au soir du Réveillon de Noël. Ah, il y en a, des rêves et des espoirs, sur cette liste, et de l’impatience aussi ! D’ailleurs, vous aussi, vous avez certainement pensé à ce qui pourrait vous faire plaisir...
Des cadeaux pour qui, pour quoi ?
Dans la Bible, un homme aussi avait préparé une « liste » de souhaits qu’il attendait. En fait, cette liste ne contenait qu’une seule chose, qui ne le concernait même pas seulement lui, mais plutôt tous ses voisins et ses compatriotes : qu’ils puissent bientôt tous connaître le Messie ! Mais il lui en a fallu, de la patience ! Vous voyez à qui je pense ? Dix versets seulement nous parlent de lui, pourtant, c’est un homme attachant, et exemplaire à tous égards. Voyez-vous de qui il s’agit ? Si vous donnez votre langue au chat, ouvrez votre Bible dans Luc 2 versets 25 à 35 (ou lisez ce passage en ligne, par exemple ici). Ne trichez pas, lisez d’abord avant de passer à la suite…
Un vieux barbu hors du commun
Voilà, vous avez fait connaissance avec Siméon. On ne sait pas grand-chose de lui, mais il semble âgé, « rassasié de jours ». D’ailleurs, les tableaux ou vitraux le représentent généralement barbu. Mais rien à voir avec un célèbre barbu vêtu de rouge, généralement associé à Noël…
Le récit est court, mais voici quelques points qui décrivent ce personnage hors du commun :
- son nom signifie « il écoute » : Dieu parle à Siméon par son Saint Esprit, Siméon parle à Dieu dans la prière et la louange : chacun écoute l’autre, une relation forte existe entre les deux.
- c’est un homme juste et pieux. Siméon aime son Dieu et ça se voit dans sa vie quotidienne.
- Siméon a une vision lucide sur son époque, et un cœur plein de compassion : il sait que le peuple d’Israël (sa famille, ses amis, ses voisins, tous ses compatriotes) est éloigné de Dieu, et que tous ont besoin de l’intervention de Dieu dans leur vie : consolation, Salut. Le texte ne le dit pas expressément, mais je pense comprendre que Siméon a constamment prié Dieu pour qu’Il se révèle et que Ses promesses s’accomplissent. Cette prière est certainement revenue si souvent et si intensément dans son cœur que Dieu lui a promis qu’il verrait de ses propres yeux le Sauveur promis. Quel exemple de persévérance !
- Siméon a bien compris les prophéties des Écritures : le Messie sera la Lumière du monde, la manifestation visible de la gloire de Dieu parmi les hommes (v. 32), celui qui révèle le cœur des humains, et par qui viendra le jugement (v.34). En quatre versets, il annonce tout l’Évangile, la Bonne Nouvelle pour tous les peuples (v. 31). Et cela, 33 ans avant la Croix et la Résurrection !
- Siméon déborde de reconnaissance et d’amour : à peine son attente se termine qu’ il loue Dieu de tout son cœur. Et aussitôt après, il bénit l’enfant Jésus et ses parents. Et puisqu’il connaît les souffrances à venir, alors il explique et il encourage !
Un exemple à suivre pour ce Noël
J’aime Siméon comme nous en parle l’Évangile de Luc : fidèle à Dieu, paisible, plein d’espoir, rempli de l’Esprit Saint, annonçant l’Évangile et prêt à bénir ! Je veux m’inspirer de son exemple, et revenir au sens du premier Noël : ce petit enfant, Jésus, est « le Sauveur qui vient de Dieu, suscité en faveur de tous les peuples : il est la lumière pour éclairer les nations ».
Et toi, est-ce comme cela que tu connais Jésus ? Si non, pourquoi ne pas lire la suite du récit de Luc et découvrir ce qu’Il a fait pour toi ? Si oui, comme Siméon, que l’Esprit de Dieu te remplisse pour partager le message de Noël auprès de ceux qui t’entourent, pour la gloire de Dieu !